Le Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a mis en avant jeudi "trois priorités absolues" en matière d'action climatique.
A l'approche de la 26 session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26), qui se tiendra en novembre dans la ville écossaise de Glasgow, des actions beaucoup plus audacieuse sont nécessaires dans le domaine climatique pour maintenir la paix et la sécurité internationales, a indiqué M. Guterres.
"Notre fenêtre d'opportunité pour empêcher les pires conséquences climatiques se referme rapidement. Aucune région n'est à l'abri. Les feux de forêt, les inondations, les sécheresses et d'autres événements météorologiques extrêmes affectent tous les continents", a-t-il déclaré lors d'un débat public de haut niveau du Conseil de sécurité sur le climat et la sécurité.
Les effets des changements climatiques deviennent particulièrement violents lorsqu'ils se combinent à des situation de fragilité et à des conflits passés ou actuels. Les changements climatiques et la mauvaise gestion de l'environnement sont clairement des multiplicateurs de risques. Lorsque les mécanismes d'adaptation sont limités, et qu'il existe en outre une forte dépendance à l'égard d'écosystèmes et de ressources naturelles en diminution, comme l'eau et les terres fertiles, les griefs et les tensions peuvent exploser, compliquant les efforts de prévention des conflits et de maintien de la paix, a averti M. Guterres.
Les menaces sont claires et immédiates, mais il n'est pas trop tard pour agir et faire en sorte que les mesures climatiques contribuent à la paix et à la sécurité internationales, a-t-il déclaré, énumérant trois grandes priorités en matière d'action climatique.
La première priorité est un engagement sans ambiguïté et des actions crédibles de la part de tous les pays en vue de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius, afin d'éviter les conséquences les plus catastrophiques des changements climatiques. Le secrétaire général a ainsi appelé les membres de l'ONU à se montrer plus ambitieux dans leurs Contributions déterminées au niveau national d'ici la COP26, et à traduire leurs engagements en actions concrètes et immédiates pour que les émissions mondiales de gaz à effet de serre puissent être réduites de 45% d'ici 2030.
La deuxième priorité est de réaliser une percée en matière d'adaptation et de résilience pour faire face aux impacts déjà désastreux du dérèglement climatique sur le mode de vie et les moyens de subsistance des populations du monde entier.
La troisième priorité est d'amener les mesures d'adaptation climatique et de consolidation de la paix à se renforcer mutuellement, a-t-il déclaré.
Le débat public est un événement phare en Irlande, qui assure la présidence du Conseil de sécurité pour le mois de septembre. Prévu pour coïncider avec la semaine de réunions à haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies, ce débat a rassemblé deux chefs d'Etat, un chef de gouvernement et plusieurs ministres. Le Premier ministre irlandais Micheal Martin a présidé le débat.