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Togo: Emoi, désapprobation et choc après le drame violent qui a endeuillé ce 22 septembre une famille togolaise résidant au Canada!

Publié le lundi 27 septembre 2021  |  aLome.com
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© Autre presse par DR
Le couple Kpatcha (résidant au Canada) victime d`un tragique drame le 22 septembre 2021.
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Les actes homicides du 22 septembre 2021 ayant bouleversé à jamais le destin de la famille Kpatcha (résidant dans la province canadienne du Québec) ont créé une onde de choc au-delà de la communauté togolaise sur les réseaux sociaux. Au Togo, le geste désespéré interroge tout en renvoyant aux traditions africaines.

C’est le SPVG (Service de police de la Ville de Gatineau-Canada-) qui a confirmé et révélé jeudi dernier au grand public la tragédie que venait de connaître la famille Kpatcha installée au Canada depuis plusieurs années : «Essodom Kpatcha, 51 ans, a assassiné ses deux filles, âgées de 3 et 5 ans, avant de se donner la mort» ! Les trois corps ont été retrouvés mercredi 22 septembre en milieu d’après-midi, à l’intérieur d’une résidence de la rue de Dunkerque (à Gatineau). Essodom Kpatcha avait récemment fait l’acquisition, seul, de la résidence dans laquelle la tragédie s’est passée, précisent d’autres sources locales.
Des décès horribles qui ont vite fait d’attirer l’attention de plusieurs Canadiens et de plusieurs internautes, d’autant plus que cette folie homicide implique la vie de deux enfants innocentes.
Les époux Kpatcha (deux fonctionnaires fédéraux) étaient avant le 22 septembre en instance de divorce et se partageaient la garde de leurs enfants, selon d’autres sources québécoises. Cette tragédie, comme on en rencontre rarement dans les communautés diasporiques africaines, est survenue au 9, rue Dunkerque à Gatineau.
Selon la DPJ (Direction de la protection de la jeunesse), un jugement de la Cour supérieure de leur province d’habitation interdisait aux deux parents de se voir.

La scène ubuesque du 22 septembre choque un peu plus le grand public par le fait que le père et la mère Kpatcha «n’avaient pas d’antécédents au niveau de la protection de la jeunesse de Gatineau, et Essodom Kpatcha n’avait pas non plus d’antécédents criminels au Québec», de l’avis de plusieurs autorités canadiennes. Même si, selon plusieurs voisins de la famille de la 9, rue Dunkerque à Gatineau, la police était intervenue «pour violence conjugale à la résidence du père, il y a quelques semaines».

L’autopsie pratiquée sur les corps des trois victimes a permis aux enquêteurs de conclure à un double meurtre, suivi d’un suicide, selon des sources policières de Gatineau. Et de préciser que «le corps des fillettes ne présentait pas de marques de violence». Un indice qui interroge sur la manière dont Essodom Kpatcha a mis fin à la vie de sa propre progéniture.


Tentatives d’explication au Togo


Dans les milieux togolais, on estime que ces décès horribles n’ont pas lieu d’être. D’une part parce que la vie est sacrée, quel que soit le continent sur lequel l’on se trouve, et d’autre part parce que le suicide est anti-valeurs dans la plupart des traditions, des us et coutumes en Afrique.
«Qu’est-ce qui peut justifier un tel subit acharnement sur des enfants si fragiles» ? C’est la principale question à laquelle plusieurs Togolais tentent de trouver des réponses logiques depuis plusieurs jours. «Acte cruel, méchant, insensé», ont tranché certains Togolais, soulignant au passage qu’Essodom Kpatcha «a arraché à la vie des êtres chers que d’autres Terriens désirent avoir ailleurs, en vain». «Rien ne peut justifier une pareille attitude, même dans les moments les plus noirs de son existence», estiment d’autres. «Une chose est de se suicider, mais pourquoi emporter dans sa folie suicidaire ses propres enfants, des chairs de sa chair ?», corroborent d’autres ressortissants togolais dans la même dynamique.
«Tout porte à croire qu’Essodom Kpatcha a voulu effacer de la vie de son ex-épouse sa trace et celles de ses enfants, meurtri par la procédure de divorce en cours. Cependant, c’était la pire des solutions qui laissera des traces indélébiles dans sa famille et celle de son ex-épouse», analyse une Togolaise spécialiste des différends matrimoniaux.

«L’intensité de cet homicide-suicide renvoie à une malédiction dont les sources plongent leurs racines dans les coutumes et cultes de la région d’origine des Kpatcha; il n’y a pas d’autres explications à rechercher», font remarquer encore d’autres Togolais attachés aux traditions africaines. «Malédiction cultuelle ou traditionnelle ou pas, ces actes homicides sont iniques et salissent l’image du pays à l’international, au regard de la résonance qu’a eue cette tuerie au Québec, en Amérique du Nord et ailleurs dans le monde», conclut un spécialiste des questions migratoires en terre togolaise. Rappelant «l’importance de se préparer à concilier le stress de l’éloignement de sa terre natale/ses origines avec le stress afférent au mode de vie en Occident en général, quand on planifie sa propre immigration, ou bien quand on entreprend un regroupement familial hors de son pays».
Autour du retentissant drame de Gatineau, aucune déclaration officielle du Togo n’est à signaler pour l’heure.


Un geste inimaginable, des litanies de réactions au Canada


Dans une déclaration écrite, le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux du Québec, Lionel Carmant, a qualifié «l’événement de tragique. Nos pensées sont avec les proches et la famille des deux enfants. Nous suivons la situation de près pour que la lumière sur les événements soit faite».
Derrière le choc provoqué par ce rude évènement, un élan de solidarité se poursuit dans le quartier des Kpatcha. D’une part, une veillée aux chandelles a été organisée et des voisins se sont réunis pour prier et chanter, selon plusieurs témoins. D’autre part, beaucoup d’oursons et de fleurs sont déposés devant la résidence où la tragédie s’est déroulée.

L’Alliance des maisons d’hébergement de 2e étape pour femmes et enfants victimes de violence conjugale (Alliance MH2) a déploré de son côté «l’intervention tardive des forces policières après le drame familial de mercredi dernier en Outaouais». Reprochant notamment le 24 septembre dernier «qu’aucune aide n’ait été apportée plus tôt à la famille, alors que des indices de dangerosité élevés auraient été présents dans une situation qu’elle qualifie de violence conjugale post-séparation».

Gatineau est une ville canadienne située dans la province du Québec. Il s’agit de la quatrième ville d’importance au niveau provincial en termes de population.


Edem G.
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