Après la panne géante et les critiques d’une ex-ingénieure sur le fonctionnement de son groupe, le cofondateur et patron du réseau social a tenté de s’expliquer dans un long texte, se défaussant en grande partie mais demandant aussi aux élus une nouvelle législation.
Mark Zuckerberg s’est défendu mardi soir peu après l’audition dans une longue publication sur sa page Facebook. «Au cœur de ces accusations réside l’idée que nous privilégions les profits plutôt que la sécurité et le bien-être. Ce n’est tout simplement pas vrai», écrit-il.
Reprenant de nombreux points du témoignage de la lanceuse d’alerte qui a dénoncé l’indifférence de Facebook aux études montrant l’influence toxique des réseaux sociaux du groupe sur les adolescents, Mark Zuckerberg a rétorqué : «Si nous voulions ignorer la recherche, pourquoi créerions-nous un programme d’études de pointe pour comprendre ces problèmes importants ? Si nous ne nous soucions pas de lutter contre les contenus préjudiciables, pourquoi embaucherions-nous autant de personnes qui s’y consacrent ?»
Le patron de la firme californienne a également tenté de repousser «l’argument selon lequel nous poussons délibérément le contenu qui met les gens en colère pour le profit» car «profondément illogique», selon lui. «Nous gagnons de l’argent grâce aux publicités, et les annonceurs nous disent constamment qu’ils ne veulent pas de leurs publicités à côté de contenu néfaste ou en colère.»
A propos de l’influence prêtée à Facebook sur la mauvaise santé de la démocratie américaine, et notamment sur l’envahissement du Capitole début janvier, Zuckerberg s’est une nouvelle fois défaussé : «Si les médias sociaux étaient aussi responsables de polarisation de la société que certains le prétendent, alors pourquoi voyons-nous la polarisation augmenter aux Etats-Unis alors qu’elle reste plate ou diminue dans de nombreux pays avec une utilisation aussi forte des médias sociaux dans le monde ?»
Ce qui n’empêche pas le patron de la tech de reconnaître ses propres limites. «Je ne crois pas que les entreprises privées devraient prendre toutes les décisions par elles-mêmes. C’est pourquoi nous préconisons la mise à jour des règlements sur Internet depuis plusieurs années maintenant.» Le cofondateur du réseau social en appelle ainsi aux élus : «Nous nous engageons à faire du mieux que nous pouvons, mais à un certain point, la bonne entité pour évaluer les compromis entre les équités sociales est notre Congrès démocratiquement élu.»