Les journaux burkinabè de ce mardi consacrent leurs différentes unes au procès de Thomas Sankara, ouvert la veille à Ouagadougou.
«Procès Thomas Sankara : Une première audience qui annonce déjà les couleurs», arbore le quotidien privé Aujourd’hui au Faso qui renseigne aussi qu’à peine ouvert, le procès a été renvoyé.
A ce propos, le quotidien national Sidwaya affiche : «Assassinat de Thomas Sankara et ses 12 compagnons : Le procès renvoyé au 25 octobre».
Pour sa part, le journal privé Le Quotidien croit savoir que les deux semaines de suspension est une requête des avocats de la défense qui disent vouloir «mieux exploiter les 20.000 pages du dossier».
Le même quotidien reprend les propos de la veuve Mariam Sankara, présente à l’ouverture du procès et qui déclare : «ce procès, on l’attendait depuis longtemps…».
Pendant ce temps, Le Pays, autre quotidien privé, cite l’homme politique, Ablassé Ouédraogo, président du parti Le Faso Autrement qui estime que «ce procès libère le Burkina et les Burkinabè d’un lourd fardeau».
Dans son ‘’Dialogue intérieur’’, Le Pays laisse lire en titre : «Ouverture procès Thomas Sankara : Quand Blaise Compaoré manque l’occasion de s’expliquer».
En effet, le journal renseigne que douze sur les quatorze personnes accusées dont le général Gilbert Ouédraogo et Jean-Pierre Palm, étaient présents et que les deux grands absents à l’ouverture du procès étaient l’ex-président Blaise Compaoré et l’adjudant-Chef Hyacinthe Kafando.
A ce sujet, le doyen des quotidiens privés du Burkina Faso, L’Observateur Paalga met en exergue (photos des deux accusés à l’appui) : «Blaise et hyacinthe ont 10 jours pour se présenter».
A en croire Aujourd’hui au Faso, «le procès sur l’assassinat de Thomas Sankara et 12 de ses compagnons débuté hier 11 octobre est l’aboutissement d’un parcours de combattant de la famille de l’illustre défunt, sa femme Mariam, des avocats, de la noria d’ONG et d’une décision politique».
Le journal fait remarquer que le gouvernement de la Transition (2014-2015) a été convaincu que «les Burkinabè ne pouvaient pas se regarder fièrement devant un miroir s’ils ne rendaient pas justice à celui qui mit le Burkina Faso sur orbite».
Quant à L’Express du Faso, quotidien privé édité à Bobo-Dioulasso, il présente en première page, «les trois mérites du procès» et les «points de vue divergents des Bobolais». Le même quotidien, à travers sa rubrique ‘’Autant le dire…’’, titre : «Dossier Thomas Sankara, Blaise Compaoré le grand perdant».
L’Express du Faso pense qu’«il s’agit d’écrire l’histoire d’une nation qui s’est brisée à un moment de sa trajectoire » et que « focaliser le procès sur la personne de Blaise Compaoré, ou sur toute autre personne ou groupe de personnes, c’est courir le risque de faire le lit de la vengeance et d’opposer une partie des Burkinabè à une autre».