Dénicher les «nouveaux talents» parmi les jeunes réalisateurs d’Afrique subsaharienne, financer leurs projets et leur permettre de les diffuser sur Netflix en 2022: l’Unesco et le géant américain lancent jeudi un concours de court métrage sur le thème des «contes populaires d’Afrique réinventés».
«Cette initiative vise à partir à la recherche de nouveaux talents et de grands contes populaires qui sont une part très importante de notre patrimoine et de notre culture en Afrique», a expliqué à l’AFP le Nigérian Ben Amadasun, responsable Afrique des contenus originaux et acquisitions de la plateforme américaine de vidéo à la demande, en visite à Paris.
«Nous voulons que ces talents s’emparent de contes qu’ils apprécient pour leurs messages et qu’ils les réinventent en un court métrage qui, nous l’espérons, émouvra le public», a-t-il ajouté. Les six gagnants de ce concours recevront 25.000 dollars à titre personnel et bénéficieront d’une formation et d’un encadrement par des professionnels de l’industrie.
Ils recevront en outre un budget de 75.000 dollars pour créer, filmer et produire leurs courts métrages qui seront diffusés sur Netflix en 2022, précise jeudi l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), dans un communiqué.
Les participants au concours – ouvert jusqu’au 14 novembre – doivent notamment être âgés de 18 à 35 ans, vivre et être originaires d’un pays d’Afrique subsaharienne et avoir minimum deux ans (et maximum cinq ans) d’expérience professionnelle dans l’industrie audiovisuelle.
L’agence de l’ONU et Netflix soulignent que « nombre de réalisateurs émergents ont des difficultés à trouver des financements et une visibilité qui leur permettraient de faire valoir leurs talents et de développer leurs carrières créatives».
«Ce concours vise à s’attaquer à ce problème et à permettre aux auteurs africains» de montrer leur travail à un public à travers le monde, ajoute le communiqué.
«Nous avons vécu pendant un an et demi une perte du présentiel des manifestations culturelles qui, pour nous, démontre qu’il y a une urgence à la transmission parce que sinon on court à la possibilité de la perte complète de certaines traditions qui sont fondamentales pour les générations plus jeunes», a déclaré à l’AFP Ernesto Ottone Ramirez, sous-directeur général pour la culture à l’Unesco.
Il a rappelé que l’organisation est en charge du «patrimoine immatériel» et que «l’Afrique est une priorité» pour l’Unesco. L’Unesco a publié le 5 octobre un rapport fruit de deux ans de travail, faisant pour la première fois un bilan de l’état et des défis de l’industrie cinématographique et audiovisuelle dans les 54 pays d’Afrique.