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Art et Culture

Burkina Faso: Le Fespaco, enfin !

Publié le mardi 19 octobre 2021  |  Jeune Afrique
Fespaco:
© Autre presse par DR
Fespaco: le 27e festival du film burkinabè officiellement lancé à Dakar
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Initialement prévu en février, le Fespaco se tient cette semaine dans un contexte qui fleure bon la nouveauté. Fumet trompeur ou parfum de révolution audiovisuelle ?


C’est ce 16 octobre que se sont allumés, pour une semaine, les lampions de la 27e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco). Si les discours « tarte à la crème » de ces grands-messes parfois foutraques ne manquent jamais d’invoquer renouveau et défis inédits, cette biennale est bien celle d’un "Fespaco d’après ".

«Fespaco d’après », l’inventaire du cinquantenaire de 2019. «Fespaco d’après», la crise sanitaire qui perturba tout autant les tournages que les rassemblements consacrés aux œuvres. «Fespaco d’après», les cérémonies populeuses en stade surchauffé, désormais tenues dans la climatisation d’un Palais des sports pour happy few.
«Fespaco d’après», l’équipe dirigeante d’Ardiouma Soma, récemment remplacée par celle d’Alex Moussa Sawadogo. «Fespaco d’après», le début de la crise sécuritaire qui transforma le Sahel en « zone géographique déconseillée». «Fespaco d’après», l’avènement de plateformes de streaming pour consommateurs obèses d’images en colliers. «Fespaco d’après», la glorieuse génération d’un «cinéma calebasse» moins caricatural qu’il n’y paraît…

Transmission

Après la disparition des bâtisseurs du cinéma made in Africa Djibril Diop Mambéty, Sembène Ousmane ou Idrissa Ouédraogo, l’heure est à la transmission, comme l’a compris l’ancien lauréat de l’Étalon de Yennenga, Gaston Kaboré, qui fonda, dans ce même Faso hôte du festival, l’institut Imagine, consacré à la formation continue et au perfectionnement aux métiers du cinéma. Essentiel, lorsqu’on sait que production audiovisuelle numérique low-cost rime tout autant avec accès simplifié à la création qu’avec approximations dramaturgiques et techniques.

C’est d’ailleurs dans cette logique de transmission que deux sections du Fespaco nouveau s’adressent à la fois aux jeunes créateurs et aux jeunes cinéphiles. La section «perspectives» encourage les réalisateurs « qui sont à leur premier et deuxième long métrage». Quant à la section «enfants» et son Fespaco Sukabè («Fespaco enfants»), elle privilégie les films qui traitent des problématiques de cet âge avec «des histoires racontées du point de vue de leurs jeunes protagonistes».

Les anciens au service des jeunes : sept ans après le monumental long métrage Timbuktu, c’est à la tête du jury du Fespaco 2021 que l’on retrouve le plus jeune des aînés de la profession : Abderrahmane Sissako. Dans les couloirs du festival, le sexagénaire mauritanien croisera son conscrit tout aussi médiatisé : le Tchadien Mahamat–Saleh Haroun qui présente Lingui, les liens sacrés.

«Cinémas d’Afrique et de la diaspora»

Tout autant dévotion nostalgique que glorification avant-gardiste, le nouveau cru du Fespaco entend célébrer l’éclectisme, « la diversité et la productivité du continent ». En tête de gondole et sur toutes les lèvres, le film d’ouverture, Atlantique, coche toutes les cases de l’ambition du moment : le métissage teinté de diaspora de l’auteure franco-sénégalaise Mati Diop, l’actualité de la thématique des migrations via l’océan et les lauriers internationaux – qui plus est féministes –, la réalisatrice étant la première femme d’origine africaine ayant remporté le Grand Prix du Festival de Cannes.

Autour du thème « Cinémas d’Afrique et de la diaspora, nouveaux regards, nouveaux défis » et sous l’œil de l’invité d’honneur – le cinéma sénégalais –, la biennale (qui a reçu 1 132 œuvres) présente au total 239 films dont 70 en sélection officielle et 15 longs métrages en compétition pour l’Étalon d’or de Yennenga. Des œuvres issues de 50 pays et réparties en six catégories : fiction, documentaires, animation, courts métrages, films d’école et séries.

La ville burkinabè qui se dit toujours capitale du cinéma africain abritera des milliers de projections, mais aussi des colloques, notamment pour approfondir la délicate réflexion sur le financement et la distribution des œuvres cinématographiques africaines.

Une étude récente de l’Unesco constatait que le potentiel économique du secteur audiovisuel africain restait « largement inexploité sur la quasi-totalité du continent ».











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