1ère Conférence africaine sur le tabac et le développement: Les Etats d’Afrique exhortés à appliquer fermement les lois pour une meilleure lutte antitabac
Au terme de la première Conférence africaine de trois jours sur la lutte antitabac et le développement, achevée jeudi 28 octobre 2021, les pays et partenaires africains ont été exhortés à appliquer de façon ferme non seulement des politiques qui décourageront l’usage du tabac, mais aussi à accroître leurs investissements dans la recherche locale pour soutenir les initiatives de lutte antitabac.
«Il est nécessaire de mettre en œuvre des lois solides pour relever ces défis, en particulier en étant vigilants à l’égard de ces nouveaux produits et en adoptant des stratégies pour contrer les tactiques en constante évolution de l’industrie», a déclaré le président de la Conférence, le Pr William Bazeyo, également directeur du Centre pour la lutte antitabac en Afrique (CTCA). Pour lui, «la recherche locale aboutira à des messages irréfutables contre l’industrie du tabac et favorisera la compréhension du contexte local et du contexte politique local».
Les dirigeants de cette conférence virtuelle ont noté que la mise en œuvre de la lutte antitabac nécessite de la souplesse pour s’aligner sur les priorités du gouvernement et l’évolution de la dynamique de gouvernance. Également, le manque de données probantes et actualisées sur le continent a un impact négatif sur la promulgation de politiques efficaces de lutte antitabac dans de nombreux pays africains.
Il est prouvé que l’augmentation de la taxation des produits du tabac encourage l’abandon du tabac en rendant les cigarettes inabordables. Pourtant, l’Afrique est à la traîne dans l’introduction et l’application des politiques de taxation du tabac, en partie à cause de l’ingérence de l’industrie du tabac.
Les présentateurs ont exhorté les pays et partenaires africains à accroître leurs investissements dans la recherche locale pour soutenir les initiatives de lutte antitabac et renforcer le plaidoyer et les partenariats grâce à une recherche dynamique fondée sur des données probantes.
Les délégués, quant à eux, ont été alarmés par le fait que les produits émergents du tabac sans fumée, tels que la chicha, et/ou les cigarettes électroniques créent de nouveaux défis pour la lutte antitabac et la complique, car ils sont en nette progression au sein de la jeunesse africaine.
«Cette conférence est un tremplin. Nous la concluons sur une trajectoire plus claire, après avoir identifié ce que nous savons et ce que nous devons savoir pour lutter contre l’épidémie de tabagisme», a déclaré le chargé de projet principal à l’AFRO l’OMS, Dr William Maina.
Selon l’OMS, environ huit millions de personnes meurent du tabagisme dans le monde chaque année. De ce nombre, 10% meurent à cause du tabagisme passif.
Cette première Conférence africaine sur la lutte contre le tabac et le développement est la première d’une série de conférences sur la lutte antitabac en Afrique prévus pour se tenir tous les quatre ans. Elle est une plateforme de partage d’expérience sur la mise en œuvre des politiques et des interventions, et sert à la dissémination des travaux de recherches conduits dans divers pays africains.
Près de 600 parties prenantes de tout le continent ont pris part à ce rassemblement débuté le 26 octobre 2021. Il y a eu la participation de 35 conférenciers, 15 sessions de conférence, 42 présentations de recherche et 21 affiches. La Conférence a été organisée conjointement par le CTCA et la Fondation africaine pour le renforcement des capacités (ACBF).