L’ex-garde rapproché du capitaine Thomas Sankara, Bossobé Traoré a été qualifiée mercredi, de taupe par la partie civile au Tribunal militaire de Ouagadougou. Au cours des évènements du 15 octobre 1987, l’ex-garde rapproché du capitaine Thomas Sankara a reçu une balle au coude.
Il a passé 45 jours au Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou (CHU-YO) avant d’être évacué Paris. «J’étais couché au sol avec les mains écartées et on a tiré sur moi», a-t-il affirmé. Mais pour l’avocat de la famille Sankara, Me Guy Hervé Kam, Bossobé Traoré était une taupe auprès du président Sankara.
Il a relevé qu’il a certes pris une balle perdue le 15 octobre 1987 mais l’objectif ne consistait pas à le tuer car le redouté soldat, Azouma Ouédraogo dit Otis qui était à quelques mètres, ne pouvait pas rater sa cible. Pour Me Guy Hervé Kam, l’accusé Bossobé a reconnu lors de son interrogatoire qu’on ne pouvait pas le rater avec une kalachnikov qu’on tenait à quelques mètres de lui.
A croire Me Kam, des pièces de la défense montrent que deux semaines après le coup d’Etat, le prévenu Traoré a mené des démarches pour son évacuation en France.
Selon Me Guy Hervé Kam, ce voyage n’était pas lié à des problèmes de santé de l’accusé mais «pour l’éloigner du Burkina, lui qui était la taupe de la garde du président Sankara».
Bossobé Traoré est poursuivi dans l’affaire Thomas Sankara pour «complicité d’assassinat et complicité d’attentat à la sureté de l’Etat». D’après Me Maria Kanyili, l’avocate de Bossobé Traoré, son client a été qualifié de traitre parce qu’il faisait partie de la garde rapprochée du capitaine Thomas Sankara.
Pour elle, M. Traoré a été évacué d’urgence en France suite à sa blessure dans les évènements du 15 octobre 1987 au Burkina Faso. Cependant, elle regrette que la partie civile pense que son évacuation serait une récompense de sa participation au Coup d’Etat.
A entendre Me Kanyili, son client avait comme chef le militaire Laurent Ilboudo et son suppléant Idrissa Sow qui n’ont été pas également exécutés et blessés au moment des faits.
L’audience a été suspendue à la demande du Conseil du prevenu Tibo Ouédraogo pour des raisons de santé et se poursuivra demain jeudi avec l’accusé Alidou Jean Christophe Diébré.