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Art et Culture

"La femme du fossoyeur’’ d’Ahmed Khadar Ayderus, un hymne à l’amour ponctué d’une surprise sénégalaise

Publié le jeudi 4 novembre 2021  |  APS
Clôture
© Autre presse par Présidence du Faso
Clôture de la 27è édition du FESPACO ce 23 octobre avec la distinction d`Ahmed Khadar de la Somalie comme `Étalon d`or de Yennenga 2021`.
Ouagadougou, le 23 octobre 2021. Clôture de la 27è édition du FESPACO ce 23 octobre avec la distinction d`Ahmed Khadar de la Somalie comme `Étalon d`or de Yennenga 2021`.
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"La femme du fossoyeur’’, long métrage fiction du réalisateur somalien Ahmed Khadar Ayderus, en compétition officielle à la 32e session des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), est un hymne à l’amour qui triomphe de la précarité d’un quotidien dont l’évocation conduit à rappeler combien la mort est inéluctable.


D’une durée de 83 minutes, ce film a remporté le 23 octobre dernier l’Etalon d’or de Yenenga, récompense suprême du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), ainsi que le prix de la critique africaine Paulin Soumanou Vieyra lors de cette manifestation.

Il raconte l’histoire de Guled, qui multiplie les petits boulots. Il est par exemple constamment à la recherche de morts à enterrer afin d’avoir de quoi subvenir aux besoins de sa petite famille composée de sa femme Nasra, malade du rein, et de son fils vadrouilleur, Mahad.

Tout au long du film, le réalisateur peint un homme tendre, attentionné mais surtout amoureux de sa femme et des femmes fortes en général. Tous les hommes du film partagent d’ailleurs cette caractéristique, malgré la vie précaire qu’ils mènent dans un bidonville de Djibouti.

Ahmed Khadar Ayderus pointe dans le même temps certaines pratiques traditionnelles jugées néfastes, parmi lesquelles le mariage forcé, sans compter qu’il dénonce les insuffisances de l’action publique.
Dans ce domaine, il insiste plus que tout sur l’absence d’infrastructure de santé, pour mieux parler de la situation de citoyens confrontés à un dilemme intolérable : payer pour se faire soigner ou mourir.

«Je voulais mettre en avant deux choses : la première, c’est qu’on est dans un pays colonisé auquel on a tout pris’’, au point que « les gens se retrouvent livrés à eux-mêmes, avance le réalisateur. «J’ai voulu aussi en deuxième position parler des systèmes de santé’’ et de situations qui font que «les gens peuvent (…) succomber de maladies bénignes faute d’avoir accès aux soins», souligne le réalisateur finlandais d’origine somalienne, présent à Tunis.

Une autre particularité de ce long métrage tient au fait qu’il compte une belle surprise pour le cinéphile sénégalais, à savoir un titre du chanteur Carlou D parlant d’amour, et ’’Ki la tête’’, une interprétation de Djibril Diop avec Aïda Samb en featuring.

Ahmed Khadar Ayderus, 40 ans, est un réalisateur et scénariste autodidacte qui vit et travaille en Finlande, où il est établi avec sa famille depuis ses 16 ans. Il a déjà réalisé des courts métrages, notamment «The Night Thief» (2017).
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