Interpellé dans des conditions rocambolesques dans la matinée du jeudi 04 novembre 2021 dans le quartier Hédzranawoè à Lomé, l’activiste et opposant proche de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK), ancien Coordinateur de la section estudiantine du Mouvement patriotique du 5 octobre (MO5), ancien Délégué des étudiants de l'Université de Lomé (UL), résident dans la diaspora, Jean Paul Omolou passe ce soir sa troisième nuit dans les locaux du Service central de recherches et d'investigations criminelles (SCRIC) à Lomé. Les premières auditions viennent de commencer dans ce dossier.
Pour l’instant l’enquête préliminaire qui a démarré hier laisse présager un feuilleton judiciaire long et harassant. Depuis son arrestation, le prévenu qui a eu droit finalement à son avocat Me Claude Kokou Amegan, avocat au barreau de Lomé et président du CACIT, a été soumis à deux auditions :une dans la journée d’hier vendredi qui a duré de 16h à 20h environ et ensuite la seconde ce samedi de 10h à 16h. Pour l’heure, aucune charge ne lui ait notifié. «Mais on lui reproche des choses qui ont rapport avec ses sorties sur les réseaux sociaux et les communications qu’il aurait faites », nous a confié son avocat. Et de préciser que « c’est à la fin de l’audition, de l’enquête préliminaire qu’on va lui notifier les faits qu’on lui reproche et l’infraction qui s’en suit».
Jusqu’à présent, aucune plainte venant de qui que ce soit ne lui ait notifié. Tout porte à croire que c’est «une action de l’Etat togolais contre lui en témoigne les questions qui lui sont posées et qui ont tendance à refléter le fait qu’il a posé des actes contre l’Etat et je crois que du coup le Procureur de la République peut s’autosaisir», clarifie l’avocat.
Pour ce dernier, il ne peut pas à ce stade de la procédure demander la libération provisoire de son client puisqu’ils sont au stade de l’enquête préliminaire. «C’est seulement au moment du déferrement devant le juge d’instruction mais à priori ce n’est pas possible», nuance-t-il, «maintenant le parquet peut nous envoyer devant le juge d’instruction où on peut demander la liberté provisoire ou le parquet peut estimer que les faits ne sont pas constitués (NDLR : peu probable) ou bien ne sont pas trop graves et décider de sa liberté provisoire ou non».
S’agissant du prévenu même, comme un combattant il se porte moralement bien selon son avocat. C’est seulement lors de son arrestation qui a été violente qu’elle a laissé quelques séquelles sur lui mais «depuis qu’il est admis au SCRIC il est bien traité, il est dans de bonne condition, le minimum qu’on puisse exiger», précise le président du CACIT. Toutefois, Jean Paul Omolou n’est pas autorisé à avoir un contact avec l’extérieur. Seul un membre de sa famille est autorisé à le rencontrer et son avocat et si possible son médecin. «Nous sommes dans les tractations pour lui trouver un médecin pour aller le voir».
Opposant togolais très critique contre le régime en place, Jean Paul Omolou résident en Suisse et récemment nommé Ambassadeur par Agbéyomé Kodjo dont il est proche, est de passage à Lomé. Il sera arrêté par les services de renseignements et détenu dans leurs locaux. La classe politique réclame sa «libération immédiate et sans condition».