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Bras de fer Etat composantes de la FESEN: Des mesures disciplinaires et administratives à l’encontre des grévistes des 10 et 11 novembre (Officiel)

Publié le mardi 9 novembre 2021  |  aLome.com
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© aLome.com par Edem Gadegbeku et Parfait
AG d`enseignants togolais dans la capitale, Lomé
Lomé, le 09 décembre 2016. Centre communautaire de Tokoin. Des syndicats d`enseignants du primaire et du secondaire en conclave pour plancher sur leurs revendications de l`heure.
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Le bras de fer épistolaire entre la FESEN (Fédération des syndicats de l’éducation nationale) et deux ministères du Gouvernement Dogbé I se poursuit. Avec un ton de plus en plus dur de part et d’autre.


En courrier-réponse à la FESEN, le ministre G. B. Bawara (de la Fonction publique, du Travail et du Dialogue social) a ressorti l’artillerie administrative pour mettre en garde les éventuels grévistes des 10 et 11 novembre sur toute l’étendue du territoire national, à l’appel de la Fédération précitée.

Avec à la clé, une possibilité de corser les sanctions à appliquer après ce nouveau débrayage. «Il va de soi que les agents qui participeraient à un mouvement illicite et irrégulier s’exposeraient à l’application de mesures disciplinaires prévues par les textes, au-delà des mesures administratives déjà annoncées par le ministère chargé des Enseignements primaire et secondaire, et ayant la charge de gérer le personnel mis à sa disposition», s’est voulu direct G. Bawara dans son courrier-réponse à la FESEN. Avec la précision suivante autour des «mesures disciplinaires brandies»: «A ce jour, nous nous sommes abstenus de prononcer ces sanctions afin de créer les conditions d’apaisement et de sérénité, nécessaires en vue de l’aboutissement des efforts en cours. Le ministère chargé de la Fonction publique se réserve le droit d’engager les procédures requises en temps voulu, notamment en tenant compte de l’attitude de chaque fonctionnaire concerné», a détaillé l’ex ministre en charge de la Coopération devenu patron de la Fonction publique.

Pour justifier l’illégalité du mouvement d’humeur annoncé par la FESEN, G. Bawara a fait recours aux conclusions de la rencontre Gouvernement-Centrales syndicales de ce 04 novembre. «Dans cette dynamique, le Comité de suivi et d’évaluation mis en place conformément au Protocole d’accord relatif au secteur de l’éducation, est chargé d’entamer sans délais ses travaux afin d’aboutir, le plus tôt possible, à des recommandations concrètes. Celles-ci devront notamment préciser les défis prioritaires du secteur de l’Education, et les approches de solutions à y apporter, et proposer les modalités, les conditions et le délai de mise en œuvre effective de la gratification exceptionnelle», a énuméré le ministre Bawara à titre de rappel.

Pour ce faire, a soutenu le ministre natif de Siou, «les cessations des activités pédagogiques que vous projetez les 10 et 11 novembre 2021 contreviennent aux dispositions prévues par l’article 324 du Code du travail qui prescrit des négociations préalables et le respect d’un préavis de dix (10) jours ouvrés».
«A l’instar du précédent mouvement de grève observé les 03 et 04 novembre en dépit du rappel que le Gouvernement avait dûment fait à votre endroit, nous voudrions à nouveau vous informer qu’une telle cessation d’activités constituerait bel et bien une grève illicite et irrégulière, avec les conséquences qui s’en suivront», a encore poursuivi le patron de la Fonction publique togolaise.

Un secteur en ébullition pour des motifs de ‘gratification’

En dépit des sanctions qui ont rétrogradé un millier de chefs d’établissement de leurs postes à travers le territoire, à la suite d’une première cessation de travail observée du 03 au 04 novembre dernier, la FESEN n’entend pas courber l’échine. La Fédération des syndicats de l’éducation nationale a lancé le 08 novembre un nouveau mot d’ordre de grève de deux jours à compter du mercredi 10 novembre.
Au cœur des revendications brandies, le paiement de «la gratification exceptionnelle promise par le Gouvernement» depuis janvier 2021. En plus de cette demande initiale, les composantes de la FESEN exigent dans un esprit de solidarité la réhabilitation des «1.345 directrices et directeurs arbitrairement touchés par les sanctions disciplinaires et disproportionnées prises par le Ministre des Enseignements primaire, secondaire et de l’Artisanat».

Le SG de la FESEN, Senon Housimé et ses collègues ont adressé un courrier à leur Ministre de tutelle lui demandant la réhabilitation pure et simple des sanctionnés du 04 novembre dans leurs droits.
Le 04 novembre, le Gouvernement a décidé, en concertation avec 08 centrales syndicales, de mettre en place «une cellule de discussions sur la base de l’accord d’avril 2018», a rapporté le gouvernement Dogbé I.
«Cette cellule a vocation à discuter des chantiers en cours dans ce secteur éducatif, selon une approche durable, globale et harmonieuse. Cette cellule va travailler de manière méthodique sur les questions du secteur. Le principe du paiement de la gratification exceptionnelle a été réaffirmé le 04 novembre. Le Gouvernement va s’exécuter au bout des discussions qui auront lieu», a dressé le ministre Bawara, comme compte rendu. «Mais il faut préalablement que l’apaisement et la sérénité prévalent dans le secteur éducatif. Nous sommes confiants, parce que nous discutons avec des hommes et des femmes conscients des défis dans ce secteur», s’est encore félicité cet ancien fonctionnaire international devenu ministre au Togo.

Certaines centrales syndicales comme la FESYNTET (Fédération des Syndicats des Travailleurs des Enseignements du Togo) et l’USET (Union syndicale de l’éducation du Togo) s’étaient désolidarisées du mouvement de débrayage de 48h de la FESEN des 03 et 04 novembre via des déclarations distinctes.
Dans l’opinion nationale, la répétition des mouvements de débrayage dans le secteur public de l’éducation commence à inquiéter des parents d’élèves.

Edem G.
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