Péril terroriste : L’opération Koundjoare dans les Savanes éprouvée dans la nuit du 09 au 10 novembre «par des bandits» (Officiel)

Publié le mercredi 10 novembre 2021 | aLome.com

© Autre presse par Gouvernement
F. Gnassingbé s’est entretenu avec les troupes de l’Opération militaire Koundjoaré (dispositif qui sert de bouclier entre le Togo et le Sahel).
Namoundjoga dans le Kpéndjal-Ouest, le 08 février 2021. F. Gnassingbé s’est entretenu avec les troupes de l’Opération militaire Koundjoaré (dispositif qui sert de bouclier entre le Togo et le Sahel).

Un poste des forces de défense et de sécurité du Togo dans le grand Nord (dans le Kpendjal, précisément dans la localité de Sanloaga, selon ‘Togobreakingnews’) a été attaqué dans la nuit du 9 au 10 novembre 2021 par des par des «bandits», dixit le Ministre Damehame Yark.

Le patron de la Sécurité et de la Protection civile au Togo n’a pas qualifié les agresseurs de «terroristes» et se veut rassurant au regard du maillage sécuritaire togolais sur cette zone semi-aride du pays. «Un de nos postes a été attaqué dans le Kpendjal par des bandits à la frontière avec le Burkina Faso. Nous n’avons pas le bilan pour le moment. Mais nous avons vu des traces de sang dans le repli de ces bandits-là (…) Un renfort est envoyé dans la région. Nous avons renforcé les contrôles et les éléments sont sur le qui-vive. Nous n’allons pas laisser faire», a encore souligné l’officier Yark chez les confrères de ‘Togobreakingnews’.

Depuis 2015, le Nord et l’Est du Burkina Faso (voisin du Nord du Togo) font face à un meurtrier péril terroriste qui se déplace de plus en plus vers la zone des 3 frontières à cheval sur le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Pour contrer et devancer ce péril terroriste, le Togo a lancé depuis près de 3 ans l’opération Koundjoare (Kpéndjal-Ouest, dans le canton de Namoudjoga, région des Savanes). Une opération (dispositif qui sert de bouclier entre le Togo et le Sahel) qui allie à la fois protection sociale et sécurisation des populations du Nord-Togo. Un alliage des forces de défense et de sécurité aguerries. Le Nord-Togo était relativement épargné jusqu’à ce 10 novembre par des attaques attribuées à des extrémistes, contrairement à plusieurs incursions terroristes recensées dans le septentrion de plusieurs Etats voisins de la «Terre de nos aïeux».

L’opération Koundjoare bénéficie du soutien présidentiel au Togo

Faure E. Gnassingbé s’était rendu le 08 février 2021 à la base de l’opération Koundjoare (Kpéndjal-Ouest, dans le canton de Namoudjoga, région des Savanes) pour «féliciter et encourager les éléments des FAT (Forces Armées Togolaises) en poste dans cette zone sensible. La visite de Faure Gnassingbé du 08 février dernier se situait dans le prolongement de celle qu’il avait déjà effectuée en début d’année 2020 sur le même site de l’opération Koundjoare. Cette descente présidentielle intervenait après le vote de la loi de programmation militaire le 08 décembre 2020. Loi qui couvre la période 2021-2025. Cette loi qui conforte la refondation des FAT entamée en 2014 outille davantage ces FAT pour faire face à de multiples défis locaux et régionaux. En l’occurrence la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent.

Pour ce faire, Faure Gnassingbé, en Chef suprême des Armées, a promis de consolider les capacités opérationnelles des FAT sur le site de Namoudjoga, dans leur lutte contre l’insécurité, le terrorisme et l’extrémisme violent.

Faure Gnassingbé avait saisi en outre l'occasion pour visiter une école de la localité et promis la construction d'infrastructures sanitaires répondant aux besoins primaires des populations. Une manière à ses yeux d’associer étroitement les populations du Nord-Togo à la lutte contre le péril terroriste. Car, a-t-il rappelé, la lutte anti-terrorisme demande une collaboration de tout un chacun.
Le ministère des Armées (dont dépendent les FAT) qui remplace celui de la Défense (rattaché à la Présidence depuis «la tentative de complot contre la sûreté de l’Etat» d’avril 2009) a fait son apparition dans la nouvelle équipe gouvernementale composée le 1er octobre 2020. Ce ministère des Armées est chapeauté par une dame, Essozimna Marguerite Gnakadè.

Programmation militaire, un chantier présidentiel au Togo

Le Gouvernement Dogbé I, dans la suite logique de la promesse faite par le Premier ministre dans son discours-programme devant les députés le 02 octobre 2020, a fait passer en Conseil des ministres le 28 octobre 2020 un avant-projet de loi essentiel pour le secteur de la Défense au Togo. Il s’agissait d’un avant-projet de loi sur la «programmation militaire visant à permettre aux FAT de mieux lutter contre le terrorisme», et au-delà.
Le Togo dispose ainsi depuis le 08 décembre 2020 d’une loi de programmation militaire s’étalant de 2021 à 2025, et visant à adapter l’environnement des FAT aux nouveaux défis sécuritaires en Afrique de l’ouest. Cette loi embrasse aussi la modernisation de l’équipement des FAT.

En mars dernier, dans le cadre de cette loi de programmation militaire, la Chine avait répondu favorablement au Togo en dotant son armée d’un important lot de matériels militaires : génie civil, maintien de l’ordre et d’armement. Il s’agissait très précisément de «camions-bennes, grues, citernes à eau et à carburant, compacteurs, tractopelles, chargeurs, pelles hydrauliques, niveleuses, bulldozers, pièces de pont métallique ou encore de camion de maintien de l’ordre».

Les FAT, une mue de 2014 à 2021 au Togo

Depuis le mercredi 15 octobre 2014, les FAT ont connu une refondation à l’origine de la création de deux BIR (Bataillons d’intervention rapide) qui comptent au moins chacun «550 hommes suréquipés» pour contrer les périls terroristes maritimes et terrestres au Togo. L’un couvre les Régions Maritime et des Plateaux, et l’autre les régions Centrale, de la Kara et des Savanes.

«Cette refondation décidée par Faure Gnassingbé répond à la prise en compte d’un genre nouveau de défi sécuritaire, à savoir l’émergence du terrorisme, les rebellions, la criminalité transfrontalière et les trafics de tout genre», avait expliqué et justifié l’ex patron des FAT et beau-frère de F. Gnassingbé, Abalo Felix Kadangha. Les 500 éléments du 1er ‘’Bataillon d’intervention rapide (BIR 1)’’ répondent depuis le 05 mai 2020 aux ordres d’un nouveau commandant. Il s’agit du Lieutenant-Colonel Atafai Tchangani, nommé par décret présidentiel.
L’officier Atafai Tchangani a succédé au feu Colonel Madjoulba Bitala, mort dans des circonstances troubles et toujours non élucidées dans la nuit du 03 au 4 mai 2020.

Edem G.

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