Huis-clos du match Togo-Sénégal: Nouveau rendez-vous manqué pour recoller davantage les Eperviers à leurs supporters

Publié le jeudi 11 novembre 2021 | aLome.com

© aLome.com par Edem Gadegbeku & K. T.
Match Togo-Sénégal du 11 novembre: Dernière séance d`entraînement des Eperviers sous la conduite de P. Duarte.
Lomé, le 10 novembre 2021. Stade de Kégué. Eliminatoires du Mondial Qatar 2022. Match Togo-Sénégal du 11 novembre: Dernière séance d`entraînement des Eperviers sous la conduite du sélectionneur Paulo Duarte.

Beaucoup de supporters des Eperviers s’attendaient à l’expérimentation d’une jauge autour de la présence des fanatiques à Kégué, à la faveur du dernier match des Togolais à domicile, dans la phase 2 des éliminatoires du Mondial 2022. Ils n’auront pas gain de cause. Un nouveau rendez-vous manqué pour la communion joueurs-supporters.

Malgré un taux de vaccination anti-Covid-19 pour la 1ère dose de plus de 24%, le Togo n’a pas choisi d’offrir à quelques centaines des supporters de sa sélection-fanion l’occasion d’assister de nouveau ‘en masse’ à un match de grande envergure. Une disette depuis le 20 mars 2020 au Togo (date d’application des 1ères mesures anti-Covid-19 dans le pays). Les stars sénégalaises vont ainsi prester ce 11 novembre dans un stade quasi-creux. Seuls les habituels VIP officiels et responsables de la FTF (Fédération) assistent aux rencontres des Eperviers depuis le début de la phase 2 des qualifications au Mondial 2022.
Officiellement, la FTF continue d’adopter le schéma du huis-clos pour coller aux directives de la FIFA en la matière.

Pourtant, l’instance faîtière mondiale et la CAF ont laissé une fenêtre d’opportunité aux pays accueillant les matchs pour aménager une jauge de supporters dans leurs stades, dans le respect des mesures-barrières anti-Covid-19. Plusieurs pays sur le continent en ont fait l’expérience sans jamais donner un coup de fouet aux contaminations sur leurs territoires après les matchs. L’Afrique du Sud, Etat qui a payé le plus lourd tribut à la maladie sur le continent noir en terme de morts, est le dernier exemple en date en la matière.

Félicité pour ses efforts anti-pandémiques à l’échelle internationale, le Togo avait les moyens d’une expérimentation de cette jauge sans coup férir. Il suffisait juste d’une bonne organisation administrative ! Au total, les Eperviers en pleine reconstruction auront livré leurs rencontres à domicile dans ces éliminatoires sans jamais bénéficier de la chaleur de leur public qui attend toujours un déclic sportif (un match-référence) pour recommencer à croire dur comme fer en ses joueurs.

Huis-clos du 11 novembre, occasion manquée pour amener les Togolais à souffler en pleine Covid-19

Depuis le mois d’octobre, plusieurs observateurs de la scène socio-sportive locale avaient appelé les premiers responsables du Sport togolais à faire des grands matchs des Eperviers une occasion de ‘récompense’ des Togolais qui ont fait le choix de la vaccination anti-Covid-19. En recommandant entre autres une «entrée gratuite au stade aux sujets ayant pris au moins une dose». Ou carrément à ceux qui sont à même de brandir un passeport vaccinal (signe d’un parcours vaccinal complet). Rien n’y fit ; alors même que depuis la fin de la période 10 septembre-10 octobre 2021, l’affluence subite dans les vaccinodromes a de nouveau chuté drastiquement au Togo. Certains de ces proposants ont même poussé le bouchon plus loin en demandant aux dirigeants sportifs togolais de conditionner une entrée gratuite au stade de Kégué par la réception d’au moins une dose d’un quelconque vaccin. Une proposition qui avait pour vocation de doper la fréquentation des vaccinodromes le temps de l’organisation d’une rencontre de football.
Des réflexions jetées aux orties. Une fois encore, contrairement à la plupart des Etats voisins (Bénin, Burkina Faso, etc.) de la sous-région que le Togo devance allègrement en matière de taux de vaccination anti-Covid-19, les Togolais vont encore être privés ce 11 novembre d’une somptueuse occasion de défoulement, de loisirs ‘naturels’ auxquels ils ont droit après près de deux ans de respect de mesures anti-Covid-19 trop rigoriques.

Au sortir du match Togo-Sénégal, les Togolais auront un peu plus l’impression selon laquelle leur pays est le seul à n’avoir pas encore re-démarré ses activités culturelles et sportives en plein contexte pandémique. La tenue du Festival Anoumabo en Côte d’Ivoire, de Miss Côte d’Ivoire 2021, du Fespaco 2021 au Faso, des obsèques de J. J. Rawlings au Ghana, de divers rendez-vous culturels et sportifs au Bénin sont souvent cités en exemple par plusieurs Togolais pour critiquer la politique de leurs dirigeants vis-à-vis de la Covid-19.

De nouvelles critiques que beaucoup espèrent comme détonateur d’un changement de paradigme par l’Etat togolais et induisant la nécessaire conciliation de la vie avec le coronavirus. Autrement dit, la reprise de la vie d’avant, en Sport comme en Culture.

Akoyi A. & E. G.

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