Pour la première fois depuis sa prise de fonction, le secrétaire d’État américain effectue une tournée sur le continent. Après le Kenya, où il ne va pas manquer d’évoquer la guerre en Éthiopie, il se rendra au Nigeria et au Sénégal.
C’est une tournée de cinq jours qu’a entamée, ce lundi 15 novembre, le secrétaire d’État américain. Elle le conduira du Kenya au Sénégal, en passant par le Nigeria, et vise à soutenir « la profondeur et l’étendue des relations entre [les États-Unis et leurs] partenaires africains ». Il s’agit aussi du premier déplacement d’Antony Blinken sur le continent, bien qu’il ait rencontré virtuellement les présidents Uhuru Kenyatta et Muhammadu Buhari en avril dernier.
Les efforts déployés par l’administration Biden pour revitaliser la démocratie en Afrique seront au cœur de ce voyage, dans un contexte marqué par une série de coups d’État au Soudan, au Mali et en Guinée, et par les percées de la Russie et de la Chine en Afrique. Les trois pays dans lesquels Antony Blinken doit se rendre font en outre partie des 17 États du continent invités au Sommet pour la démocratie qui aura lieu le mois prochain, si l’on en croit une liste d’invités qui a fuité dans la presse.
La Corne de l’Afrique ne figure pas sur l’itinéraire de Blinken, mais les crises qui y sévissent sont au cœur des préoccupations du secrétaire d’État, qui doit rencontrer son homologue kényane, Raychelle Omamo, et le président Kenyatta. «[Antony Blinken] et les représentants du gouvernement kenyan discuteront de nos intérêts communs puisque nous sommes tous deux membres du Conseil de sécurité des Nations unies, et notamment des questions de sécurité régionale telles que l’Éthiopie, la Somalie et le Soudan», a confirmé Ned Price, porte-parole du département d’État, dans un communiqué.
Catastrophe humanitaire
Le 12 novembre, le Trésor américain a publié une liste de sanctions contre les acteurs de la guerre au Tigré (Éthiopie). Cette fois-ci, c’est le voisin érythréen qui a été visé en raison de son appui militaire à Addis-Abeba. Sont donc concernées les forces de défense érythréennes ; le Front populaire pour la démocratie et la justice (le PFDJ, au pouvoir à Asmara) ; la holding du parti, Hidri Trust ; le conseiller du PFDJ, Hagos Ghebrehiwet et sa Red Sea Trading Corporation ; et enfin le chef de la sécurité nationale, Abraha Kassa Nemariam.
«Nous condamnons le rôle joué par les acteurs érythréens qui contribuent à la violence dans le nord de l’Éthiopie, laquelle a sapé la stabilité du pays et entraîné une catastrophe humanitaire», a insisté Andrea Gacki, directrice de l’Office of Foreign Assets Control.
Mercredi 10 novembre, Antony Blinken s’était entretenu avec le haut représentant de l’Union africaine pour la Corne de l’Afrique, l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo. Un échange au cours duquel les deux hommes ont évoqué «la nécessité urgente d’un arrêt de toutes les opérations militaires ainsi que de l’ouverture de négociations pour une cessation des hostilités sans conditions préalables et pour un accès humanitaire sans entrave» au Tigré.
«Élection pacifique et inclusive»
À Nairobi, Antony Blinken devrait également discuter de la lutte contre la pandémie de Covid-19, du changement climatique et de la promotion de la paix et de la sécurité sur le continent, a fait savoir Washington.... suite de l'article sur Jeune Afrique