Société: Les Togolais continuent de consommer le poulet importé plus pour son coût moins élevé que pour sa qualité (Etude locale)

Publié le mardi 16 novembre 2021 | aLome.com

© aLome.com par Edem Gadegbeku & Parfait
Confirmation de la mise à jour de deux foyers contaminés au virus H5N1 hautement pathogène de la grippe aviaire au Togo
Lomé, le 26 août 2016. Ministère de l`Agriculture, de l`élevage et de l`hydraulique. Conférence de presse conjointe du Ministère de l`Agriculture, de l`élevage et de l`hydraulique et de la représentation togolaise de la FAO. Au-delà de la confirmation au Togo de deux foyers du virus H5N1 hautement pathogène de la grippe aviaire dans la Région Maritime, le ministre AGADAZI a tenu à rassurer les Togolais, en rappelant qu`ils peuvent continuer à consommer de la viande de la volaille, sans aucune crainte particulière.

On retrouve plus de poulet importé dans les plats des Togolais. En dépit d’une production avicole locale en pleine croissance et les multiples campagnes de pub autour de la promotion du «consommer local», le Togo continue d’importer les produits carnés, surtout du poulet et ses dérivés en provenance des pays européens et américains pour combler son déficit en la matière.

Selon des chiffres fournis par le «Rapport économique financier et social de l’année 2019 au Togo» et produits par l’OADEL (Organisation pour l'Alimentation et le Développement Local, une structure de la société civile), le montant des importations de poulets provenant des USA au premier semestre 2019 a été estimé à 23.9 milliards de FCFA.

En plus de l’argument tiré du déficit en termes de production locale insuffisante en matière de poulets, les Togolais préfèrent consommer les produits carnés venus des pays occidentaux en raison de leur coût relativement plus bas, comparativement à ceux produits sur place. Le poulet local coûte entre 2.500 et 3.000 FCFA, alors que les poulets importés en containers via les voies maritimes abondent sur les marchés à travers toute l’étendue du territoire. Ces derniers s’offrent aux consommateurs à un prix relativement moins élevé, variant entre 1.300 et 1.800 FCFA.

Le pays met en place ces dernières années un plan de développement de la filière avicole pour réduire le double gap sus-cité. Pour répondre au besoin local en termes de produits carnés, les autorités ont décidé d’appuyer la production avicole nationale à travers un Plan stratégique dénommé «Plan de développement de la filière avicole au Togo» élaboré à l’initiative de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture).

L’objectif d’un tel plan est d’arriver à combler 100% des besoins autochtones par la production nationale en viande de poulet d’ici 2030. Soit une production de plus de 24 millions de têtes de poulet de chair. Dans la même veine, il est prévu la construction 3.000 poulaillers de capacité de 2.000 têtes par bande, les productions de 35.568.421 œufs à couver, de 25.200.000 têtes de poussins d’un jour et de 165.826 tonnes de provende.

Pour Sinko Banakinao, président de l’Interprofession de la filière avicole au Togo, cité par OADEL dans son «Bulletin d’informations et d’éducation sur la consommation locale», «la priorité maintenant, c’est d’évoluer vers l’élaboration d’un contrat-programme pour mettre en œuvre les initiatives préconisées». Il a en outre lancé un appel à une prise de conscience nationale pour une consommation locale des produits du terroir. Car estime-t-il, «si la population ne consomme pas ce qui est produit localement, on peut apporter tous les soutiens possibles à la filière, mais cela ne donnera rien».

Cette montée en puissance de la publicité autour de la consommation de produits locaux togolais a reçu un coup de fouet à la faveur de la survenue de la pandémie de la Covid-19 depuis mars 2020 au Togo d’une part. Et d’autre part via l’appropriation du mois du «Consommer local dans l’UEMOA en octobre de chaque année» par l’Etat togolais.

Akoyi A. & K. T.

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