Il n’est plus question aujourd’hui d’enseigner pour enseigner, mais il faut enseigner sur les thématiques sur lesquelles le Togo a un retard (Ministre Wateba)
L’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture) qui célèbre ses 75 ans cette année 2021, tient à Paris du 9 au 24 novembre la 41e session de sa Conférence Générale.
Pr Majesté Ihou Wateba, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche du Togo, a dans le cadre de cette Conférence Générale, livré une photographie des efforts que déploie l’Etat togolais pour mettre son secteur de l’Enseignement supérieur au service de son développement. Conformément à l’esprit et à la lettre de la ’Feuille de route gouvernementale 2020-2025’.
Ci-contre, l’intégralité de cette sortie officielle du Pr Wateba devant les instances de l’UNESCO. C’était le 10 novembre dernier.
«Monsieur le Président de la Conférence Générale,
Monsieur le Président du Conseil Général et Madame la Directrice Générale de l’UNESCO,
Je voudrais, à l’entame de mes propos, au nom du Président de la République du Togo, Son Excellence Faure Essozimna Gnassingbé, vous féliciter pour votre brillante élection pour quatre ans à nouveau à la tête de notre prestigieuse organisation. Puisse la Providence vous aider à accomplir cette mission délicate mais exaltante. Les mêmes pensées vont également à Monsieur le Président de la Conférence Générale pour son élection et pour la qualité de la conduite des travaux à cette assise.
Le Gouvernement togolais, pour renforcer sa résilience par rapport aux chocs futurs, s’est doté de quarante-deux (42) projets et programmes dont deux (02) essentiels ont été consacrés à l’éducation à savoir, la révision de la politique de l’éducation axée vers les métiers prioritaires et l’assurance qualité dans l’enseignement de façon générale.
Ceci a pour but essentiel de relever trois défis majeurs auxquels l’ensemble des pays sont confrontés. Le premier, c’est le défi en termes de notre conversion, du moins notre capacité à la conversion numérique. Pour ce faire, notre pays s’est doté d’outils de numérisation importants à savoir, mettre en place une plate-forme d’enseignement à partir de laquelle tout l’enseignement universitaire et même dans les autres structures puisse se faire de façon aisée. Pour le réussir, nous avons essayé de former tous les enseignants à l’utilisation de l’outil numérique, à la scénarisation et à la mise en ligne des cours et des supports d’enseignement didactique.
Cette stratégie a été possible grâce à la mise en place de deux ministères dédiés à cette tâche, notamment le ministère de l’Économie numérique. Parce que la Covid-19 l’a montré, il est aujourd’hui difficile voire impossible pour les Etats de pouvoir dérouler des programmes d’enseignement eu égard à la massification des étudiants dans les universités et surtout que la construction des universités s’avère très chère. Donc, il est important que nous puissions utiliser d’autres techniques de communication pour enseigner à distance et permettre à tous les étudiants d’avoir accès à la connaissance.
En marge de cette stratégie qui est le volet numérique, nous évoluons dans la réalisation de la carte de ce que nous appelons les métiers prioritaires. Il n’est plus question aujourd’hui d’enseigner pour enseigner, mais il faut enseigner sur les thématiques sur lesquelles le Togo a un retard et qu’il cherche à combler. La réalisation de cette carte sur les priorités nous a donc amenés à mettre également en place, avec l’appui de la Banque Mondiale, de grandes écoles que nous appelons les écoles d’excellence.
Ces écoles d’excellence sont faites pour répondre aux thématiques sur lesquelles nous avons aujourd’hui des insuffisances. Une des écoles d’excellence, c’est par exemple l’école d’excellence sur la maitrise de l’énergie. On sait que les énergies fossiles ont une durée de vie de quelques décennies encore, donc le Togo doit mettre en œuvre aujourd’hui toutes les stratégies pour utiliser les énergies alternatives pour répondre aux challenges de demain en ce qui concerne la maîtrise de l’électricité.
Il est également question pour nous de maitriser suffisamment les énergies dont nous regorgeons. Nous avons le soleil comme richesse, il est important pour nous que nous puissions valoriser cette source d’énergie pour que nous puissions financer nos ambitions de demain. Et enfin, nous avons également, pour répondre à cette thématique, les centres d’excellence sur les sciences aviaires.
Car aujourd’hui l’une des problématiques, des difficultés de l’humanité, c’est comment arriver à nourrir la planète ; ces centres d’excellence travaillent également avec le secteur agricole pour créer toutes les conditions nécessaires, d’abord pour la maitrise de la fertilité de nos sols et voir dans quelles mesures, dans telle ou telle partie du pays, on peut privilégier les cultures de rente pour nourrir l’économie.
Le troisième élément sur lequel nous nous basons notamment au Togo, c’est sur la qualité de l’enseignement avec l’assurance qualité qui est un projet que nous portons avec l’UNESCO sur l’assurance Shenshen, qui est un projet important dont l’objectif est de faire de la pédagogie universitaire et arrimer nos curricula d’enseignement par rapport aux défis d’aujourd’hui.
Ce centre est mis en place et il y a eu une ratification d’une loi d’orientation qui permet effectivement de dérouler les décrets d’application. Ce qui nous permet aujourd’hui d’avoir au Togo un cadre législatif, légal qui permet de faire de l’assurance qualité et en même temps de mettre en place des cadres pédagogiques pour l’enseignement et aussi la révision, quand c’est nécessaire, de l’adaptation des formations par rapport aux besoins de demain.
L’UNESCO n’est pas que dans le domaine de l’éducation. C’est le lieu pour moi de remercier et féliciter une fois encore cette organisation qui a accepté d’inscrire certains sites culturels de mon pays au patrimoine mondial de l’humanité.
Au mois de décembre, notamment les 9 et 10, le Togo va abriter une importante rencontre à Lomé, la première réunion sur la Convention d’Addis sur la reconnaissance et la qualification des diplômes dans l’enseignement supérieur. C’est pour nous une grand-messe du savoir à laquelle je convie Madame la Directrice Générale et où nous allons parler ensemble de ce que nous faisons au niveau de la Francophonie, et surtout adapter nos curricula par rapport aux défis de demain.
Je finis mes propos en disant que le gouvernement togolais que j’ai l’insigne honneur ici de représenter, manifeste une fois encore son désir de travailler aux côtés de la Francophonie pour la valorisation de nos acquis et aussi du savoir, du faire savoir, du savoir faire faire et donc de l’épanouissement des sciences et de la culture dans le monde».