Membre influent du Collectif de l’opposition démocratique (COD) et secrétaire général du Parti socialiste panafricain (PSP), Tavio Ayao Amorin a été assassiné le 23 juillet 1992 dans les rues de Tokoin-Gbonvié à Lomé. Né le 20 novembre 1958, s’il était en vie, Tavio Amorin aurait eu ce 20 novembre 2021 63 ans. Mais les ennemis de la pensée unique et du progrès ont décidé de finir avec lui.
Jeune brillant, plein d’avenir, il faisait partie de ceux qui ont rédigé la Constitution togolaise adoptée le 14 septembre 1992 (quelques mois après son assassinat, et modifiée plus tard). On lui promettait une carrière politique éclatante mais il sera fauché en plein cœur de Lomé, cette ville qu’il aimait tant par des balles assassines tirées par un commando de trois militaires qui, sans impudence, ont pris soin de signer leur crime en laissant exprès une carte professionnelle d’un policier du nom de Kawéré Kossi. Ils ont laissé sur les lieux leurs cartes d’identité et les armes qui ont servi à commettre la sale besogne.
Les assassins bien que connus ne seront jamais inquiétés. Retranchés à Kara, au nord du pays, l’un d’entre eux «mourra de sa propre mort». Plus de trente ans après cet assassinat, la famille de Tavio et le peuple togolais ne sauront jamais les motivations réelles des assassins.
Mais une chose est sûre, les assassins sont rentrés dans l’anonymat alors que les idées de ce membre fondateur du Mouvement patriotique du 5 octobre et il est l’initiateur du nom MO5, Tavio Amorin demeurent beaucoup plus d’actualité en ce moment où le peuple togolais réclame plus de réformes et plus d’ouverture du jeu politique. Comme Tavio lui-même aime le dire «On peut tuer un homme mais pas ses idées». Les idées de Tavio demeurent éternelles.