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Togo/Pass dans les lieux de culte: Pr Wolou appelle l’Etat à revenir sur une mesure «vexatoire et attentatoire à la liberté de religion»

Publié le lundi 6 decembre 2021  |  aLome.com
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© aLome.com par Edem Gadegbeku & J. Tchakou
Election présidentielle 2020 : le PSR a investi Pr Komi Wolou candidat pour ‘rebâtir l’espoir au Togo’
Lomé, le 21 décembre 2019. Hôtel de la MUGET. Election présidentielle 2020 : le PSR a investi Pr Komi Wolou candidat pour ‘rebâtir l’espoir au Togo’. Pr Komi Wolou
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Un chef de parti politique de l’opposition togolaise livre sa lecture des différentes mesures prises par l’équipe Victoire Dogbé I dans le cadre de la gestion de la pandémie de la Covid-19. Il s’agit du Pr Komi Wolou du PSR (Pacte socialiste pour le renouveau).


Quelle stratégie adopterait Komi Wolou, président du PSR, pour juguler la crise sanitaire s’il avait été élu Président de la République à l’issue du dernier scrutin présidentiel de 2020? Cet éminent Professeur de droit des Universités publiques du Togo a apprécié les mesures restrictives sous le prisme des textes en vigueur.

Même s’il épaule le pouvoir de Lomé sur certains aspects de la batterie des mesures prises, le successeur de Me Abi Tchessa à la tête du PSR dénonce de manière acerbe la dernière décision en date imposant la présentation d’un pass vaccinal ou d’un test PCR négatif avant d’accéder aux lieux de culte. «L’évolution récente des mesures qui sont prises peut faire l’objet de réserve, et particulièrement le fait que le Gouvernement subordonne l’accès aux lieux de culte à la présentation d’un pass vaccinal peut être considéré sans aucun doute comme une mesure qui porte atteinte aux droits fondamentaux, et particulièrement à liberté de religion au Togo», s’est-il expliqué avec des arguments juridiques à l’appui.
L’homme politique creuse ses arguments de la manière suivante.

Il soutient que la liberté de religion constitue une liberté fondamentale. Même s’il est possible d’apporter des restrictions aux droits fondamentaux, «il existe un certain nombre de principes qu’il faut respecter» ! «Il faudrait d’abord que la restriction ait pour finalité la préservation de l’intérêt supérieur d’un même ordre», en l’occurrence l’exigence de la protection de la santé de tous. Et ces restrictions doivent résulter de la loi et être indispensables à la protection de l’intérêt en cause». En conséquence, la restriction qui doit être apportée au droit fondamental doit être proportionnée au but poursuivi.

Pr Wolou fonde son raisonnement sur la base de l’article 14 de la Constitution togolaise qui dispose: «L’exercice des droits et libertés garantis par la présente Constitution ne peut être soumis qu’à des restrictions expressément prévues par la loi et nécessaires à la protection de la sécurité nationale, de l’ordre public, de la santé publique, de la morale ou des libertés et droits fondamentaux d’autrui».

Sur la base de l’application de cette disposition législative, le Professeur relève qu’il y a «une exagération et donc une mesure vexatoire et attentatoire aux droits fondamentaux dans la disposition annoncée par le ministre Boukpessi». Car, à ses yeux, la plupart des lieux de culte respecte scrupuleusement les mesures-barrières, notamment via l’observance de la distanciation sociale, le port de masque de protection, les dispositifs du lavage de mains, l’usage des gels hydro-alcooliques.

Par ailleurs, soutient vigoureusement le PSR, rien n’indique que les lieux de culte constituent des endroits propices à la propagation du virus. Ce parti porte en outre un regard critique sur l’efficacité et l’opportunité des vaccins anti-Covid-19. Pr Wolou ne semble pas comprendre. Il préconise des mesures de précaution dans la mise en route de la campagne vaccinale nationale.

Komi Wolou conclut que la mesure annoncée à partir du 10 décembre peut s’assimiler à des décisions discriminatoires à l’endroit des communautés religieuses, et appelle le ministre d’Etat Boukpessi à revenir sur sa décision. L’annonce de la mesure de G. P. Boukpessi fait grincer des dents au sein des communautés religieuses en cette période de fin d’année pendant laquelle de nombreux croyants renouent avec leurs temples, églises, couvents, et autres centres de prières.


Akoyi A. & K. T.
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