Un centre de prise en charge holistique des victimes de violences basées sur le genre dénommé «ONE STOP CENTER» créé au sein du CMS Adidogomé dans la commune Golfe 5, a été inauguré le jeudi 9 décembre.
Ce centre équipé de matériels adéquats, est composé d’une salle polyvalente, de prise en charge psycho-sociale, de repos et une dédiée à l’examen clinique. Cette approche offre de multiples avantages tels que le référencement, la garantie de la confidentialité, le meilleur suivi des survivantes de même que leur sécurisation.
Ce «joyau», une initiative conjointe des ministères de l’Action sociale, et de la Santé avec le soutien du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), entre dans le cadre de la mise en œuvre du programme national de lutte contre les Violences basées sur le genre (VBG) au Togo.
Il est donc une réponse innovante et adéquate à la problématique de la prise en charge holistique des victimes de VBG, à travers des services intégrés et gratuits. La création de ce centre est une opportunité pour renforcer la sensibilisation de la population sur les VBG et leurs conséquences, et améliorer la collecte des données sur le fléau. Le centre a pour mission d’offrir des services tels que la prise en charge psycho-sociale, médicale, juridique et judiciaire ainsi que la protection et la sécurité.
La cérémonie de lancement a été marquée par les allocutions, une projection de film d’une fille victime de mariage forcé dans la préfecture du Haho et la visite guidée des installations par les autorités.
La ministre de l’Action sociale, de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation, Adjovi Lolonyo Apedoh-Anakoma, a indiqué que l’inauguration de ce centre marque l’achèvement de seize jours d’activisme contre les violences faites aux femmes. Elle a cité les actions réalisées en la matière en lien avec le Programme national de développement (PND) et la feuille de route gouvernementale.
Il s’agit, entre autres de la Construction de la maisons de la femme et des maisons de justice, la mise en place de centres d’écoute et de conseils aux victimes des VBG, la création d’une commission nationale de lutte contre la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants et la lutte contre les mutilations génitales féminines.
«La valeur ajoutée, c’est que ce « One STOP Center » vient renforcer le dispositif déjà existant à travers les 15 centres d’écoute installés sur le territoire national. Ces centres accueillent plus de 2000 victimes de VBG par an. Dans le souci de rapprocher davantage ces structures des communautés, le gouvernement compte rendre opérationnel dix autres centres d’écoute dès l’année 2022», a précisé Mme Apedoh-Anakoma.
La directrice du cabinet du ministre de la Santé, de l’Hygiène et de l’Accès universel aux Soins, Mme Akakpo Midamégbé, représentant le ministre, a relevé que selon le récent rapport, depuis l’apparition de la pandémie, deux femmes sur trois ont déclaré avoir subi une forme de violence et qu’elles étaient plus susceptibles de faire face à l’insécurité alimentaire.
Elle a ajouté que sur le plan sanitaire, des insuffisances ont été relevées dans la prise en charge globale, notamment le mauvais accueil des victimes par un personnel non formé sur la thématique et l’absence de cadre approprié pour la prise en charge intégrée et globale de victimes.
La représentante résidente de l’UNFPA au Togo, Josiane Yaguibou, évoquant les chiffres, a laissé entendre que selon les Nations unies une femme sur trois dans le monde a subi des violences physiques ou sexuelles, du simple fait d’être une femme. Elle a ainsi félicité les autorités togolaises pour les efforts qu’elles déploient en faveur de la femme et de la fille notamment l’amélioration du cadre juridique ainsi que différents programmes mis en œuvre.
Au dire de Mme Yaguibou, le CMS Adidogomé a été identifié pour abriter ce « One Stop Center » à titre pilote, ajoutant que c’est donc sur la base du succès de fonctionnement qu’il y aura duplication de cette expérience dans d’autres formations sanitaires. Elle a réitéré l’engagement et le soutien de l’UNFPA à toutes les initiatives du gouvernement dans la sauvegarde de la dignité de la femme et de la fille au Togo.
La cérémonie inaugurale a connu la participation d’autres personnalités, notamment le préfet du Golfe, Kossi Atabuh et le maire du Golfe 5, Kossi Aboka. Etaient également présents, le représentant du ministre en charge de la Sécurité, des partenaires techniques et financiers et des chefs traditionnels.