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Togo: Deux journalistes arrêtés mis en examen et écroués

Publié le lundi 27 decembre 2021  |  AFP
VEILLE
© aLome.com par Edem Gadegbeku & Parfait
VEILLE ECONOMIQUE se penche sur les accusations portées contre WACEM
Lomé, le 13 août 2016. Maison de la Santé. Quartier Avénou. L`association VEILLE ECONOMIQUE & la rédaction du journal L`ALTERNATIVE animent une conférence de presse portant sur les révélations autour de l`implication de la société WACEM dans le scandale des PANAMA PAPERS.
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Deux journalistes togolais critiques du pouvoir, qui avaient été arrêtés mi-décembre, ont été mis en examen pour "outrage à l’autorité" et "propagation de propos mensongers sur les réseaux sociaux", a-t-on appris samedi auprès de leur avocat.

Ferdinand Ayité et Joël Egah, respectivement directeurs de publication du bihebdomadaire L’Alternative et de l’hebdomadaire Fraternité avaient été arrêtés le 10 décembre après des plaintes de deux ministres pour des propos tenus dans une émission diffusée sur Youtube. "Les deux journalistes ont été transférés vendredi à la prison de Lomé. J’ai introduit deux demandes de libération provisoire, qui ont été rejetées", a indiqué à l’AFP leur avocat Me Elom Kpadé.

"Toute la vérité sera dite au procès et l’opinion éclairée", a-t-il ajouté. Un troisième journaliste, qui avait également participé à l’émission, a été entendu par le juge et placé sous contrôle judiciaire, selon Me Kpadé. Selon le procureur de la République Talaka Mawama, ces journalistes sont poursuivis "sur la base du code pénal", leurs propos ayant été tenus sur un réseau social.

Or, ce "moyen de communication est exclu du champ d’application de la loi relative au code de la presse et de la communication", avait-il expliqué le 15 décembre à la télévision nationale. Amnesty International a déjà dénoncé le 13 décembre la "détention arbitraire" des deux hommes de presse et exigé leur libération "immédiate", dénonçant "une détention arbitraite" et "une atteinte à la liberté d’expression". "Les autorités cherchent à faire taire les voix critiques envers le pouvoir", a reproché Fabien Offner, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International. Selon lui, ces journalistes ont été "placés en détention uniquement pour avoir tenu des propos dans l’émission +L’autre journal+, diffusée sur YouTube", dans lesquels "ils critiquaient deux ministres".

Des organisations locales de défenses droits de l’homme et des partis d’opposition ont également appelé ces derniers jours à libérer les deux journalistes. L’Alternative et Fraternité sont des journaux critiques vis-à-vis du pouvoir. L’Alternative avait été suspendu en février pour quatre mois dans un dossier impliquant l’actuel ministre de l’Urbanisme Koffi Tsolenyanu.

En mars 2020, ce journal avait été sanctionné de deux mois de suspension après une plainte de l’ancien ambassadeur de France au Togo, Marc Vizy. Le journal Fraternité a été également suspendu en mars 2020 pour deux mois, à la suite d’un article dénonçant la suspension de deux autres journaux.
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