Depuis les retentissantes et historiques manifestations politiques synchronisées et orchestrées par le PNP (Parti national panafricain) à partir du 19 août 2017, plusieurs Togolais de différentes obédiences politiques et provenant de diverses catégories professionnelles ont été arrêtées dans différents dossiers. Plusieurs voix autorisées, en interne comme à l’étranger, plaident depuis plus de 3 ans pour leur élargissement.
Selon le Comité togolais pour la libération des détenus politiques au Togo, «comme jadis à la fin de l’année 2020, une nouvelle vague répressive déferle sur le Togo en cette fin d’année 2021, frappant en 40 jours 5 journalistes et activistes politiques dont les 3 nouvellement arrêtés et détenus en l’espace de 48h, portant à 116 le nombre des prisonniers politiques depuis 3 ans au Togo. Détenus sur lesquels 7 sont morts du fait de leur détention». Ce Comité est présidé par Claude Ameganvi du Parti des Travailleurs du Togo. La remise en liberté provisoire de Fovi Katakou le 20 décembre dernier (activiste, après neuf jours passés à la prison civile de Lomé) fait dorénavant passer à 115 le nombre des actuels détenus politiques au Togo.
C’est à travers un post sur sa page facebook, le 23 décembre dernier, dans la matinée, que la représentation diplomatique de la première puissance économique au monde s’est attardée sur la thématique de la détention politique. En reprenant à son compte la position clairement affichée par Antony Blinken (actuel patron de la diplomatie américaine) sur le sujet.
«Quand les pays détiennent des prisonniers politiques, ils créent des climats de peur et d’autocensure, et ils étouffent la participation politique», avait déclaré le Secrétaire d’État des États-Unis Antony Blinken, à la faveur de la table ronde ‘Voices of Political Prisoners’ (la ‘Voix des prisonniers politiques’), organisée le 8 décembre dernier, en marge du Sommet pour la Démocratie initiée par la Maison Blanche. Un Sommet qui avait exclu de sa liste d’invitation plusieurs pays ouest-africains.
«C’est pourquoi il est important que tous les pays s’opposent fermement à la détention de prisonniers politiques — peu importe où ils sont détenus — et qu’ils travaillent ensemble pour les libérer», a ajouté dans post sur Facebook l’Ambassade américaine, reprenant à son compte une autre phrase du Secrétaire d’Etat Blinken.
A la faveur de la présidentielle de février 2020, les relations cordiales entre Lomé et Washington ont failli se tendre. D’une part autour d’un quiproquo lié à une mission internationale d’observation électorale, et d’autre part après la suggestion de l’ambassadeur Eric W. Stromayer de proclamer les résultats provisoires de cette joute présidentielle «bureau de vote par bureau de vote pour» dissiper tout doute autour de ces chiffres provisoires. Une suggestion sèchement rejetée par le parti UNIR, se fondant sur les actuelles dispositions du Code électoral togolais.
Cette parenthèse de début de bisbille diplomatique a été très rapidement fermée. Les USA ont pris acte des résultats définitifs de ce scrutin présidentiel, et ont réaffirmé leur disponibilité à continuer d’accompagner le Togo dans son apprentissage démocratique, par la voix du diplomate Stromayer.
Dans le cadre du mécanisme du MCA (Millenium challenge account), W ashington discute actuellement avec Lomé de l’état d’avancement de la mise en œuvre du «Programme Seuil». Les USA à travers ce Programme avaient mis à la disposition du Togo une enveloppe de $35 millions (environ 20 milliards 247 millions 500 mille fcfa) pour améliorer les domaines du foncier et des TIC, avant d’envisager le «Programme Compact» du même mécanisme.