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Rétro 2021 au Togo/Me Yaovi Madji Agboyibo à jamais dans l’histoire socio-politique de son pays natal

Publié le samedi 1 janvier 2022  |  aLome.com
Hommages
© aLome.com par Edem Gadegbeku & K. T.
Hommages du Gouvernement et messe d`enterrement de Me Y. Agboyibo à Kouvé ce 12 décembre 2021.
Préfecture de Yoto. Kouvé, le 12 décembre 2021. Hommages du Gouvernement et messe d`enterrement de Me Y. Agboyibo à Kouvé en présence de diverses personnalités.
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Décédé le 30 mai 2020 en terre française, Me Yaovi Apollinaire Madji Agboyibo a été inhumé le samedi 11 décembre 2021 à Kouvé, village de la préfecture de Yoto où il vit le jour en 1943. Avant d’être conduit à sa dernière demeure, l’ancien Premier Ministre et architecte de la CNDH a eu droit aux hommages du Gouvernement, du corps judiciaire, de sa famille biologique et de ses amis dont Aboudou Assouma, président de la Cour Constitutionnelle et Djovi Gally, avocat et homme politique.

Au grand carrefour au bout de la préfecture de Yoto, c’est le gigantesque portrait de l’illustre disparu qui se dressait et donnait des précisions pratiques à la foule d’amis et confrères accourus de partout. Ils entendaient dire leurs adieux «au champion des droits de l’Homme», pour reprendre les mots du juge Olivier Yaovi Sronvie, président par intérim de la CNDH, témoignant sur le parcours du «Maître». Les immenses nuages de poussière que dégageait la rue menant à Kouvé au passage des véhicules n’ont pu entamer la détermination des uns des autres, politiques, juristes, diplomates, défenseurs des droits humains et autres corps de métier.

Au nombre des personnalités ayant fait le déplacement de Kouvé, on pouvait citer l’Ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne au Togo, SEM Matthias Veltin, le président de l’ANC, Jean-Pierre Fabre, Dodzi Apevon du CAR, Me Tchassona du MCD, l’ancien Ministre Pascal Bodjona, les anciens Premier Ministre Klassou, Komlan Mally, Kokou Koffigoh, Gilbert Bawara et Akodah Ayewouadan de l’équipe Dogbé I.
C’est la famille politique du regretté Premier Ministre qui ouvrit le bal des hommages et témoignages sur la vie du «Bélier noir de Kouvé». Pour les ‘déshérités du CAR’, la mort du Président-fondateur sonne comme une symphonie inachevée. Suivirent de captivants témoignages de Me Djovi Gally, ami d’Apollinaire depuis les bancs d’école. Bien qu’ébranlé par un mal et affaibli par l’âge, cet avocat spécialiste du droit canon a soutenu dans un long film de vie qu’Apollinaire fut «un ami fidèle attaché aux us et coutumes, amoureux de son Kouvé natal et des mets locaux».

Pr Ayewouadan n’en démentira pas. Il l’a affirmé lorsqu’il prit la parole au nom de l’exécutif pour des hommages officiels. «Lors d’une fête traditionnelle à Kouvé en 2006, alors qu’il était encore Chef du Gouvernement, Me Agboyibo ne s’est pas retenu de se déhancher et esquisser des pas de danse en présence du président Faure Gnassingbé», s’est-il souvenu. C’est à l’issue des témoignages et oraisons que les portes de l’église Christ-Roi de Kouvé s’ouvrirent pour accueillir la dépouille du «Caïman» pour une messe d’enterrement suivie d’absolution, présidée par l’évêque d’Aného (Isaac J. Gaglo) entouré pour la circonstance d’un parterre de prêtres et d’autres religieux.

Il sonnait treize heures quand la veuve «Da Passi», avec à ses côtés Pascal, Pamela et les quinze autres orphelins ont récupéré la dépouille de leur époux et père, Me A. Agboyibo, pour l’ensevelir «dans l’intimité familiale». «Qu’est-ce que l’homme face à la vie ?», s’était interrogé A. Assouma alors qu’il pleurait la mort de celui avec qui il a travaillé pour la naissance de la première Commission des droits de l’Homme en Afrique, en 1987 sous Eyadèma Gnassingbé.

E. G. & K. T.
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