Eminent juriste, plus jeune agrégé de droit public de France à 24 ans, et homme de l’ombre de plusieurs régimes en Afrique, Charles Debbasch est passé de vie à trépas sur le sol français le week-end écoulé, selon ses proches.
Universitaire, politique, et surtout juriste, Charles Debbasch (décédé dans sa 84è année à Paris) aura eu une vie publique bien remplie. Il a vu le jour le 22 octobre 1937 à Tunis (Tunisie). Au Togo où il a passé les deux dernières décennies de sa vie, Charles Debbasch était présenté comme un influent conseiller sur les questions constitutionnelles, de feu Eyadèma Gnassingbé puis de Faure Gnassingbé. Conseiller juridique de plusieurs pouvoirs en Afrique à partir du début des années 2000, Debbasch était aussi un discret patron de presse.
Au Togo, il signait ses contributions dans les médias sous le pseudonyme de Kofi Souza. Très respecté dans l’entourage présidentiel togolais pour son massif pedigree universitaire, il était aussi craint dans les milieux politiques au Togo pour son riche carnet d’adresse en Afrique et dans l’Hexagone.
Adepte d’une redoutable discrétion durant son long séjour togolais, l’avocat Debbasch fut aussi un immense passionné de l’Art, un ami proche de feu Jimi Hope (plus grand rocker togolais). C’est justement l’Art et tout particulièrement l’Affaire Vasarely qui le ramènera au devant de la scène médiatique et brisera sa légendaire discrétion à partir du début des années 90 et le plongera dans une saga judiciaire connu sous le nom de l’Affaire Vasarely.
Poil à gratter des opposants togolais, l’universitaire Debbasch trainait depuis la fin de la décennie 2000-2010 la maladie de Parkinson. Ses activités politiques au Togo l’avaient amené à acquérir la nationalité togolaise.
La mort de C. Debbasch rallonge ainsi la longue liste des officiels togolais qui passent de vie à trépas depuis le premier trimestre 2020 : Premiers ministres, Présidents de Parlement, ministres, députés, responsables d’institutions, etc.