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F. Gnassingbé a bravé les critiques diplomatiques et sanctions de la CEDEAO en effectuant ce 19 janvier un bref séjour au Mali

Publié le jeudi 20 janvier 2022  |  aLome.com
L`officier
© Autre presse par Presidence du Togo
L`officier Goïta reçu en audience à Lomé par Faure Gnassingbé.
Lomé, le 29 décembre 2020. Présidence du Togo. Faure Gnassingbé a reçu en audience le Colonel Assimi Goïta, Vice-Président de la Transition malienne. Ils ont fait essentiellement le tour de sujets bilatéraux.
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La diplomatie togolaise a adopté une position singulière à l’égard des sanctions régionales et internationales imposées au Mali depuis le 09 janvier 2022. Une posture diplomatique que vient de conforter un voyage express de F. Gnassingbé au Mali.

«Brève visite de Faure Gnassingbé à Bamako ce 19 janvier où il a discuté avec les autorités de la Transition». L’information émane du confrère RFI sous forme de brève ce 20 janvier. Aucune précision pratique et additive sur ce bref déplacement diplomatique. A Lomé, c’est silence radio sur le sujet. Faure E. Gnassingbé s’était rendu ce 18 janvier en Gambie où il a assisté près de Banjul (dans la ville balnéaire de Bakau, 10 km de Banjul) à la prestation de serment et à l’investiture de son pair Adama Barrow pour un deuxième et dernier quinquennat.

Tout porte donc à croire que c’est sur le chemin du retour de son déplacement gambien que F. Gnassingbé a fait une courte escale en terre malienne, en dépit des sanctions régionales multisectorielles qui frappent le 3è Etat le plus vaste d’Afrique de l’ouest depuis le 09 janvier dernier.

Le dirigeant togolais, actuel doyen des Chefs d’Etat en exercice au sein de la CEDEAO et de l’UEMOA (au pouvoir depuis le 03 mai 2005) a ainsi bravé les éventuelles critiques diplomatiques sous-régionales et internationales en rendant visite à son pair Assimi Goïta !

Un dirigeant dont le pays fait face à un péril sécuritaire et identitaire depuis 2012, et qui est sous le coup d’une kyrielle de sanctions diplomatiques et financières depuis le 09 janvier dernier.
Sans l’exprimer ouvertement et officiellement, le Togo fait partie des rares Etats ouest-africains à ne pas soutenir le train de sanctions régionales appliquées au Mali et à son peuple depuis le 09 janvier, au terme de la tenue de deux Sommets extraordinaires de l’UEMOA et de la CEDEAO.

C’était à Accra, la capitale ghanéenne. Une rencontre durant laquelle Faure Gnassingbé s’est fait représenter par le ministre R. K. E. Dussey, actuel chef de la diplomatie togolaise. Ce dernier, sans citer aucun nom, a défendu, au cours d’un récent webinaire, une position panafricaniste de la diplomatie de son pays et de l’Union Africaine, en s’insurgeant contre l’imposition de points de vue de puissances occidentales aux nations africaines dans le cadre des partenariats qui lient l’Afrique à l’Occident, et tout particulièrement à l’Europe. Il s’agissait d’un webinaire de la Chatham House Africa sur «L’avenir du partenariat des relations UE-Afrique» le 12 janvier dernier. Un webinaire international post Sommets d’Accra du 09 janvier 2022.

Dans les milieux diplomatiques de la CEDEAO, on a de cesse de rappeler que les sanctions renforcées contre la Transition malienne «ont été adoptées au corps défendant des dirigeants ouest-africains, et sont le fruit d’une démarche collégiale, unanime». Le Niger, le Sénégal, le Ghana et la Côte d’Ivoire font office des Etats qui se sont montrés les plus intransigeants dans l’adoption de la ligne de la fermeté contre la Transition malienne, renseignent d’autres sources diplomatiques de la CEDEAO sur le même sujet.

Le Togo, un soutien-clé au GST-Mali


Lomé, la capitale du Togo devait abriter en ce mois de janvier 2022 la 3è réunion du GST-Mali (Groupe de soutien à la Transition au Mali), après en avoir accueilli la 2è réunion le 08 mars 2021. Les sanctions régionales ont faussé et déprogrammé le calendrier initial de cet important évènement diplomatique. Au terme de la tenue de la 2è réunion du GST-Mali, les «autorités maliennes s’étaient félicitées de son succès».

«Nous espérons une sortie de crise définitive au Mali (…) Nous devons contribuer au développement d’un Etat malien qui promeut la sécurité régionale et des défis communs. Le Mali est un pays-carrefour dont l’instabilité pourrait entraîner l’embrasement de la sous-région. La réussite de la Transition au Mali n’est pas une option, mais un impératif, avec pour fondements les accords d’Alger de 2015», avait clairement affirmé Faure Gnassingbé le 08 mars 2021, en ouvrant les travaux du GST-Mali.

La diplomatie togolaise se défend de «faire de la médiation au Mali, au Tchad et au Sahel en général, mais plutôt de la facilitation, en apportant sa contribution à la lutte régionale contre le djihadisme» qui touche de plus en plus des Etats côtiers en Afrique de l’ouest.
Le GST-Mali a pour vocation première de soutenir le Gouvernement de Transition et le peuple malien dans la mise en œuvre de la ‘Charte de la Transition et de sa Feuille de route’, adoptées à la suite des négociations menées sous l’égide de la CEDEAO. Co-présidé par l’UA (Union africaine), les Nations Unies et la CEDEAO, le GST-Mali a tenu sa réunion inaugurale en 2020 à Bamako (au Mali).

Edem G.
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