Le HCR appelle à une action internationale concertée pour venir en aide aux personnes déplacées alors que les attaques se sont multipliées ces derniers mois.
Plus de deux millions et demi de personnes ont fui leur foyer au cours de la dernière décennie (entre 2013 et 2021) dans le Sahel. C’est ce qu’indique l’Agence des Nations unies pour les réfugiés. Depuis 2013, le nombre de personnes déplacées a ainsi été multiplié par dix. Et l’an dernier, plus de 500.000 personnes ont dû abandonner leur foyer.
Recrudescence d’attaques violentes
2021 a été particulièrement une année difficile pour les personnes vulnérables. Le HCR fait savoir qu’ "une recrudescence d’attaques violentes dans toute la région a entraîné le déplacement de près de 500.000 personnes". Plus de 800 attaques ont ainsi eu lieu rien que l’année dernière, évalue l’agence onusienne qui se base sur des estimations de partenaires.
Cette augmentation du nombre de personnes déplacées est due à une convergence de crises : "l’insécurité aggravée par l’extrême pauvreté, la pandémie de Covid-19 et l’aggravation de la crise climatique", explique Abdou Raouf Gnon-Konde, représentant du HCR au Burkina Faso sur la DW.
Le Burkina Faso compte le plus de personnes déplacées au cours de la décennie. Six personnes sur dix déplacés sont des Burkinabè, évalue Abdou Raouf Gnon-Konde du HCR. Le Burkina Faso compte en effet plus d’un million et demi de déplacés internes, en raison notamment des attaques. La semaine dernière, au moins une dizaine de civils ont été tués dans une attaque attribuée à des jihadistes contre le village de Namssiguian, dans la province du Bam dans le nord du Burkina Faso.
Les besoins des populations
Présent depuis quelques jours dans l’Est du Burkina Faso, Abdou Raouf Gnon-Konde a rencontré des populations qui ont besoin d’abris. Le HCR a certes pu construire des milliers d’abris. Mais "les populations nous disent qu’elles ont toujours besoin que l’on puisse rester à leurs côtés pour continuer d’apporter l’appui dans les domaines de l’éducation, l’accès à l’eau potable ou avoir des terres", réplique le représentant du HCR au Burkina Faso.
Outre le Burkina Faso, le Mali et le Niger compte aussi des déplacés internes.