DAKAR, Sénégal, 3 février 2022/ - Le Groupe de la Banque africaine de développement, à travers son Initiative pour favoriser l’accès des femmes au financement en Afrique (AFAWA), a signé le 27 janvier à Dakar, une convention de financement de quatre millions de dollars américains avec ONU-Femmes pour soutenir l’accès des femmes entrepreneures aux marchés publics en Afrique de l’Ouest.
La convention de financement – la plus importante jamais signée par la Banque en faveur d’ONU Femmes-- permettra d’améliorer l’accès des entreprises dirigées par des femmes aux marchés publics et le développement d’initiatives d’approvisionnement sensibles au genre, dans le cadre de programmes inclusifs de relance post-Covid-19 au Sénégal, au Mali, en Côte d’Ivoire et au Nigeria.
«La Banque africaine de développement est extrêmement fière d’avoir signé ce projet en partenariat avec ONU Femmes grâce au financement de l’initiative AFAWA, a déclaré Marie-Laure Akin-Olugbade, directrice générale de la Banque pour la région Afrique de l’Ouest. Nous nous engageons à libérer le potentiel entrepreneurial des femmes et à les voir grandir. Nous sommes convaincus que ce projet à fort impact va offrir de grandes opportunités aux femmes entrepreneures au Sénégal et dans la région».
L’accord de collaboration a été signé par Oulimata Sarr, directrice régionale d’ONU Femmes pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre et Marie Laure Akin-Olugbade à Dakar. Cette signature a eu lieu en présence du président du Groupe de la Banque africaine de développement Dr Akinwumi A. Adesina, en visite officielle au Sénégal, et du ministre sénégalais de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott.
Les marchés publics représentent une part importante de la demande mondiale de biens et services - une industrie de plusieurs milliards de dollars représentant 15 à 30% du produit intérieur brut mondial. Cependant, les entreprises appartenant à des femmes n’ont accès qu’à 1 % des marchés publics.
En Afrique de l’Ouest, les femmes sont sous-représentées en tant qu’entrepreneures accédant aux opportunités de marchés publics. Une étude d’ONU Femmes a révélé qu’au Sénégal, par exemple, moins de 10 % des femmes entrepreneures sont informées de la législation positive sur les marchés publics visant à accroître l’engagement des femmes, et moins de 5 % sont efficacement informées du processus et des modes de passation des marchés publics.
Oulimata Sarr a salué le partenariat stratégique entre ONU Femmes et le Groupe de la Banque africaine de développement.
«Ce projet arrive au bon moment car les femmes entrepreneures doivent être soutenues pour la relance après la pandémie de Covid-19, a déclaré Oulimata Sarr. Les secteurs public et privé ont un rôle essentiel à jouer pour permettre aux entreprises appartenant à des femmes d’accéder à des contrats plus importants.
En plus des interventions au Nigeria, au Mali, en Côte d’Ivoire et au Sénégal, le projet va travailler avec les institutions régionales pour influencer les processus continentaux clés qui sont importants pour l’accès des femmes entrepreneurs aux marchés, tels que la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine», a-t-elle déclaré.
Le projet vise à améliorer la législation et à améliorer les capacités des femmes à accéder aux appels d’offres publics - en veillant à ce que les femmes soient dotées de compétences techniques afin d’accéder aux opportunités de passation de marchés.
Le projet contribuera également à atténuer l’impact de la crise sanitaire en aidant les petites et moyennes entreprises dirigées par des femmes à améliorer leurs compétences pour gérer leurs activités en ligne, opérer à distance et ajuster leurs modèles commerciaux, y compris en explorant les possibilités d’innovation.
Dans le cadre de ce projet, ONU Femmes va travailler avec les agences nationales d’approvisionnement, les départements des petites et moyennes entreprises, ainsi qu’avec les femmes entrepreneures.