La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé jeudi à Dakar que l'Europe comptait mobiliser plus de 150 milliards d'euros d'investissements en Afrique dans les prochaines années.
"Aujourd'hui, je suis fière d'annoncer plus de 150 milliards d'euros par le programme Afrique-Europe; c'est le tout premier plan régional sous Global Gateway", a-t-elle dit devant la presse, en référence à l'initiative européenne lancée en décembre. Global Gateway est censée mobiliser jusqu'à 300 milliards d'euros de fonds publics et privés d'ici à 2027 dans des projets d'infrastructures à travers le monde.
Sa déclinaison pour l'Afrique fixe plutôt l'horizon à 2030, indique un document rendu public par la Commission européenne. L'argent ira aux énergies renouvelables, à la réduction des risques de catastrophe naturelle, à l'accès des Africains aux réseaux internet, aux transports, à la production de vaccins ou à l'éducation, dit le document.
"Pour tout cela, nous avons bien sûr besoin du secteur privé, de son expertise et de son fort investissement, nous avons aussi besoin de volontarisme politique au plus haut niveau", a déclaré Mme von der Leyen au côté du président sénégalais Macky Sall. Global Gateway est perçue comme une riposte aux "Nouvelles routes de la soie" tracées par la Chine.
En Afrique aussi, la Chine étend rapidement sa présence économique et politique. La visite de Mme von der Leyen précède de quelques jours le sommet Union européenne-Union africaine des 17 et 18 février à Bruxelles. Le chef de l'Etat sénégalais assume depuis peu la présidence de l'Union africaine. "Les investissements seront au coeur des discussions" de ce sommet, a souligné Mme von der Leyen.
"Dans ce domaine, l'Europe est le partenaire le plus fiable pour l'Afrique et de loin le plus important", a-t-elle ajouté. Mme von der Leyen a redit que Global Gateway était ancrée dans "les valeurs auxquelles l'Europe et l'Afrique sont attachées, comme la transparence, la durabilité, la bonne gouvernance et le souci du bien-être des populations".
Les concurrents chinois ou russes des Européens en Afrique sont communément accusés d'être moins exigeants quant à la protection de l'environnement ou des droits humains. Mme von der Leyen avait indiqué dans un entretien accordé à l'AFP avant son déplacement que les investissements étrangers en Afrique avaient "trop souvent des coûts cachés, des coûts financiers, politiques, environnementaux et sociaux, parfois très lourds".
Elle avait déploré les liens de "dépendance" qu'ils pouvaient établir, possible allusion à la dette contractée auprès des bailleurs chinois. Le président sénégalais a dit attendre du sommet UE-UA "un partenariat rénové, modernisé et davantage orienté vers l'action".
7Eco avec Daniel Ahouassa et Jil Alexandre N`dia, fondateurs de Weblogy (Abidjan.net) Publié le: 11/2/2022 |
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