Santé publique: Le virus Lassa cause la mort d’une personne au Nord-Togo, le Gouvernement réactive la veille épidémiologique nationale

Publié le lundi 28 fevrier 2022 | aLome.com

© aLome.com par Edem Gadegbeku & Jacques Tchakou
La Directrice régionale de l`OMS pour l`Afrique, Dr Matshidiso Moeti, a conclu une visite officielle de 03 jours au Togo
Lomé, le 26 avril 2019. Conférence de presse. La Directrice régionale de l`OMS pour l`Afrique, Dr Matshidiso Moeti, a conclu une visite officielle de 03 jours au Togo. Visite durant laquelle elle s’est entretenue avec les plus hautes autorités du pays. Dr Matshidiso Moeti a effectué des visites de terrain qui lui ont permis de toucher du doigt les réalités de la contractualisation des formations sanitaires et l’assurance santé mise en place par le Gouvernement togolais pour aller vers la Couverture Santé Universelle (CSU). Pr M. Mijiyawa

Le seul cas confirmé en date du virus Lassa, détecté par le Gouvernement togolais le 26 février dernier, n’a pas survécu. Découverte plus précisément dans la préfecture de l’Oti-Sud, dans le nord du pays, la victime a succombé à sa maladie (fièvre de Lassa). Une donne qui fait réagir le Gouvernement togolais.

Il s'agissait d'une femme de 35 ans résidant dans le district de l'Oti-sud et décédée des suites de complications de la maladie. Dans l’immédiat, le ministère de la Santé a pris une batterie de mesures visant à rechercher et prendre en charge les éventuels nouveaux cas ou les cas contacts.
Dans cette optique de prévention, le Gouvernement annonce que «des professionnels de la santé font le porte-à-porte» en vue d’identifier des cas éventuels. Pr Moustafa Mijiyawa, patron du ministère de la Santé, a également ordonné à ses services le renforcement de la veille épidémiologique et de l’alerte précoce, de même qu’une campagne de sensibilisation accrue des populations environnantes dans la zone dans laquelle le cas mortel a été détecté.

La maladie à virus Lassa est décrite comme une fièvre virale hémorragique qui peut infecter toute personne. Elle est contagieuse et grave. L'homme est généralement contaminé par exposition à l'urine ou aux excréments des rongeurs infectés.
Très endémique et saisonnier dans plusieurs pays ouest-africains, le virus Lassa est transmis par un petit rongeur péri-domestique. Il infecte plus de trois personnes par an dans cette région d’Afrique. Susceptible d’être asymptomatique chez la plupart (80%) des personnes infectées, le virus Lassa peut se manifester au bout d’une à trois semaines de contamination par d’intenses fièvres, des vomissements, des douleurs abdominales, des nausées, des céphalées, des myalgies, des arthralgies et une asthénie.

Etant donné qu’il n’existe aucun vaccin efficace contre ce virus, le Gouvernement prescrit l’adoption de mesures préventives telles le lavage régulier des mains, l’hygiène alimentaire (bien cuire les aliments), la lutte contre les rongeurs (éviter tout contact avec tout liquide déposé par ces animaux). Ou encore «éviter tout contact avec le sang, les selles, les urines, la salive, les vomissures et autres liquides biologiques d'une personne suspecte, éviter de manipuler en l'absence de toute mesure de protection adaptée, le corps d'une personne suspectée décédée de maladie à virus Lassa».
Les éventuels patients sont pris en charge et traités à la ribavirine, un antiviral à large spectre contre les virus à ARN.

La fièvre de Lassa, selon des spécialistes de la santé publique, est une maladie virale aigüe découverte en 1969 lorsque deux infirmières missionnaires sont mortes au Nigeria. Le virus tire son nom de la ville du Nigeria dans laquelle les premiers cas sont apparus. Appartenant à la famille du virus Arenaviridae, ce virus à ARN à simple brin est zoonotique, c’est-à-dire transmis par les animaux.

Akoyi A. & K. T.

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