Il est désormais possible aux jeunes filles élèves ayant contracté une grossesse de continuer à suivre régulièrement les cours dans les écoles togolaises et de passer leurs examens. Un arrêté du ministère des Enseignements Primaire, secondaire, technique et de l’Artisanat signé ce 21 mars 2022 réitère et confirme l’abrogation de la lettre circulaire n°8478/MEN-RS du 15 décembre 1978 portant «exclusion de l’école des jeunes filles élèves enceintes».
L’abrogation de la lettre circulaire du 15 décembre 1978 vient donc officialiser une pratique ayant déjà cours depuis plusieurs années au Togo. La circulaire du 15 décembre 1978 interdisait l’accès des écoles aux élèves filles en état de gestation. Celles-ci ne pouvaient reprendre le chemin des classes qu’après accouchement.
Ce changement de cap du Gouvernement togolais dans le milieu éducatif vise à offrir des chances aux jeunes filles, futures mères, de pouvoir poursuivre leur cursus scolaire. Cette décision répond également aux attentes et aux incessants appels de plusieurs organisations de défense des droits des femmes et celles de défense des droits humains en général, notamment les promoteurs de l’égalité entre hommes et femmes.
Selon l’avis d’un spécialiste du secteur de l’éducation au Togo, cette sortie officielle du Ministre Kokoroko permettra de soulager la peine et l’angoisse des parents de jeunes filles dont l’immaturité venait mettre un terme ou retarder leur parcours scolaire. «Les grossesses en milieu scolaire sont devenues un phénomène récurrent. Des centaines de nos enfants tombent enceinte alors qu’elles sont encore sur les bancs.
Et plusieurs d’entre elles abandonnaient immédiatement, et même définitivement les études. C’était une perte énorme puisque plusieurs d’entre elles sont très intelligentes», confie sous anonymat cet acteur.
Et Elodie, étudiante à l’UL et fille-mère d’ajouter: «Tomber enceinte ne devrait pas constituer une entrave à la poursuite des études pour la jeune fille. La circulaire du 15 décembre 1978 portait atteinte au principe d’égalité de sexe et constituait une forme de discrimination à l’égard des femmes». Lors de divers examens nationaux ces dernières années au Togo, il est régulièrement enregistré des accouchements dans des centres d’écrit.