Le détournement de fonds publics, la corruption et l’injustice sociale sont des réalités au Togo. Le Fonds de solidarité pour la promotion des droits syndicaux, humains et le développement économique, social et culturel (FONDESC) veut combattre ces fléaux. L’organisation a lancé à cette fin une campagne ce mercredi 23 mars 2022, à la Maison de la Santé…
«Attirer l’attention de l’autorité sur la vie chère et la problématique de la corruption, de l’impunité», et «l’amener à agir», tels sont les objectifs principaux de cette campagne, à en croire le Président du FONDESC, Me Claude Amegan.
«La corruption n’est pas dans l’intérêt de la population, les fonds détournés profitent uniquement aux corrupteurs et aux corrompus alors qu’au même moment, ces fonds pouvaient servir à amoindrir la vie chère des citoyens aujourd’hui (…) Les gens profitent de la corruption pour s’enrichir», a-t-il peint comme tableau pour évoquer le bien-fondé de cette campagne. « La promotion des droits économiques, sociaux et culturels a besoin de gouvernance saine», a renchéri le Secrétaire Exécutif du FONDESC, Antoine Ayao Gbandjou.
Pour la mettre dans le moule, l’assistance a été entretenue sur la perception de la corruption au Togo à travers une communication présentée par Dodji Nettey Koumou. Le Président de l’association Veille Economique a relevé les typologies de la corruption au Togo et l’impact du phénomène, avec des chiffres à l’appui provenant des données de la Haute autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HAPLUCIA) et des institutions internationales compétentes en matière de lutte contre ce fléau.
Dans une déclaration présentée à l’occasion, le FONDESC fait observer que les détournements de fonds publics, la corruption érigée en système de fonctionnement, les crimes de sang opérés par certains citoyens en charge de la gestion des biens publics et qui sont pour la plupart restés impunis et l’injustice sociale empêchent la réalisation des droits sociaux, économiques et culturels et l’épanouissement des populations des villes et campagnes pour un développement durable.
« Comment peut-on imaginer que le Togo ne dispose pas d’hôpitaux équipés et de personnel adéquats, d’écoles, de centres de formation professionnelle suffisants pour assurer une bonne éducation et une bonne formation professionnelle aux jeunes diplômés et à ceux qui sont sans diplôme, alors qu’on finance deux ou trois fois de suite et à coût de milliards la construction d’une même route ? (…) Comment peut-on penser que les populations des villes et campagnes ne disposent pas suffisamment de l’eau potable, de l’électricité, de logement décent, bref souffrent cruellement d’absence de services sociaux en lien avec les droits sociaux économiques et culturels pendant que les impôts et les taxes multiformes ne cessent d’augmenter sans oublier les dettes contractées directement par l’Etat auprès des partenaires ? », se demande l’organisation.
Les responsables du FONDESC voient en cette campagne un devoir et entendent ainsi « informer, sensibiliser, attirer l’attention et mobiliser les gouvernants et les citoyens sur la nécessité de trouver si possible une solution idoine, voire un vaccin quel que soit le coût, pour éradiquer les différents problèmes auxquels la société togolaise est confrontée dans la gestion des biens publics».
Pour eux, «la lutte contre les détournements de fonds publics, la corruption et l’injustice sociale dans notre pays ne doit pas seulement être l’affaire des dirigeants, ni de la HAPLUCIA, mais elle concerne également et peut-être beaucoup plus les organisations et surtout les citoyens dans leurs divers rôles de contrôle de l’action publique pour une meilleure participation et une réelle contribution dans la manifestation de la démocratie locale et la bonne gouvernance».
Cette campagne contre le détournement de fonds, la corruption et l’injustice sociale a l’aval d’autres organisations, notamment la Fédération des travailleurs du bois et de la construction (FTBC), la Fédération des Industrie du Togo (FIT) et la Ligue des consommateurs du Togo (LCT) qui, toutes, ont formulé des recommandations allant dans le sens de la lutte contre ces fléaux.... suite de l'article sur Autre presse