Les Togolais se sont réveillés ce 29 mars avec la nouvelle de l’augmentation des prix des produits pétroliers. Dans la mi-journée, le Gouvernement, par la voix du Ministre en charge du Commerce (entouré de ses collègues des Transports et celui de la Communication), a tenu «à apporter des éléments de compréhension à ce second réajustement des prix en moins de douze mois».
Selon les émissaires du pouvoir central togolais, cette nouvelle valse des prix pratiqués à la pompe se justifie non seulement par le phénomène d’inflation que connaît le marché international de l’or noir, mais aussi par les conséquences de la guerre russo-ukrainienne. Le Gouvernement rajoute également à ces causes l’impact de la pandémie de la Covid-19 sur les économies de la planète.
Pour l’instant, il n’est pas question de laisser les transporteurs augmenter les prix des tarifs des transports, a prévenu le Ministre Affoh Atcha-Dedji. Il promet pour ce faire une prochaine révision baissière de la TVM (Taxe sur les véhicules à moteur).
Et le trio de ministres Adedze-Affoh-Ayewouadan de rassurer les populations en ces termes: «Le Gouvernement rendra publique sous peu une batterie de mesures d’amortissement». Censées alléger le joug de la vie chère, ces mesures iront de la révision de la TVM à la suppression des taxes sur l’importation des produits de première nécessité et de grande consommation tels que le riz. Une politique de plafonnement de prix sera décrétée et strictement appliquée sur le marché intérieur, ont encore promis ces membres de l’exécutif. Dans ce sens, le Ministre Kodjo Adedze prévient: «Nous frapperons durement sans ménagement les opérateurs véreux et récalcitrants. Ainsi, nous demandons la collaboration de tous à travers le numéro vert 8585 mis à la disposition des citoyens, et ouvert 24h/24».
Des promesses, des promesses étatiques…
Répondant aux préoccupations des hommes de médias étroitement liées aux mesures que l’exécutif a «déjà prises pour juguler la vie chère» qui ébranle le pays, le ministre en charge de la Communication a énuméré de nouveau un certain nombre de faits et gestes «que les journalistes semblent ignorer». Il est ainsi revenu notamment sur les subventions sur le prix du blé, du riz, la détaxation des véhicules neufs, le contrôle des prix sur les marchés, l’interdiction de l’exportation des produits céréaliers.
«Sans la subvention sur les produits pétroliers, le prix du litre du Super sans plomb devrait dépasser le cap des 800 FCFA», a étayé Pr A. Ayewouadan. Mais le Togo paie le prix de cette politique alternative car «nos produits fortement subventionnés s’évaporent vers l’extérieur», a aussi concédé le porte-parole du Gouvernement, Pr Ayewouadan. Allusion faite aux céréales, intrants agricoles et produits pétroliers dont le «Jet A1». Les citoyens attendent impatiemment ces mesures d’amortissement que promettent Faure Gnassingbé et ses ministres.
Malgré les nombreuses subventions des produits de base au Togo depuis 2020 par l’Etat, le phénomène de la vie chère continue d’être rudement ressenti au sein des populations togolaises. Selon le PNUD, l’actuel taux de pauvreté au Togo est estimé à 53,5% sur une population de 7,797 millions d’âmes.