Depuis mardi 29 mars, il faut débourser davantage pour payer son carburant. Une hausse d’environ 19% décidée par l’État pour s’adapter à la hausse des prix sur le marché international.
Vingt-quatre heures après cette augmentation, les conducteurs de taxi et les transports en commun ont le regard tourné vers les autorités concernant des mesures d’accompagnement. Ce jeudi 31 mars 2022, à la gare centrale de Lomé, les conducteurs n’avaient pas de réponses à leurs questions.
Il est 13 heures, à la gare routière d’Agbalépédogan, cet espace qui rassemble toutes les lignes des bus interurbains et des taxis-villes, beaucoup de camionnettes et de taxis sont encore au point de départ.
«La population souffre»
Sakibou fait le taxi-ville, il n’a pas fait un seul tour depuis ce matin: «La population souffre. Là où avant une course se payait 3.000 francs, désormais, les clients vont me dire 1.500. Plus personne n’a de l’argent. Comment on va faire notre travail ? Avec le prix des carburants, si on baisse le montant de nos courses, on va perdre de l’argent. Nous on veut travailler pour gagner notre vie et payer nos taxes.
Un peu plus loin, sous le hangar de la station d’essence, ils sont plusieurs conducteurs qui s’ennuient. Abalo fait habituellement le trajet Lomé-Atakpamé, distant de 160 kilomètres, il attend depuis ses premiers passagers: «Pour faire ce trajet, je dépense 15.150 francs uniquement pour la carburant.
C’est le minimum pour l’aller-retour même si je ne trouve pas de passager pour le retour. Tout ça, c’est sans compter les frais de ticket, de péage, les 1.000 francs pour les agents de la sécurité routière. Nous souffrons trop, c’est pourquoi nous demandons rapidement que l’on trouve une solution».