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Suspension de l’application de la TVM pour les véhicules à usage commercial: Les répercussions pratiques et concrètes vivement attendues!

Publié le mardi 12 avril 2022  |  aLome.com
Tricycle
© aLome.com par Edem Gadegbeku & K. T.
Tricycle pour le transport de passagers dans la cité la plus peuplée du Togo.
Lomé, le 07 décembre 2021. Différentes artères de la capitale économique du Togo. Tricycle pour le transport de passagers dans la cité la plus peuplée du Togo.
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Chose promise, chose due. Dans le cadre de la batterie de mesures annoncées par le pouvoir exécutif pour endiguer l’inflation et amoindrir l’actuel phénomène de la vie chère au Togo, le Gouvernement togolais a décidé d’agir depuis ce 11 avril sur la TVM (Taxe sur les véhicules à moteur). Les répercussions de l’application de cette mesure laissent dubitatifs beaucoup de Togolais.
Dans le cadre du paquet de mesures sociales que l’Etat togolais compte mettre en œuvre pour alléger le poids de la vie chère sur les populations, l’exécutif a décidé ce 11 avril la «suspension de l’application de la TVM pour toutes les catégories de véhicule de transport de marchandises et de personnes à usage commercial».

«Cette mesure vise à atténuer l’impact de l’inflation constatée sur les activités de transports de marchandises et de personnes. Elle s’inscrit dans la continuité des actions déjà entreprises par le Gouvernement pour le pouvoir d’achat des populations», détaille l’Etat du Togo dans un communiqué officiel. Cette mesure est d’application immédiate selon le Gouvernement togolais.

Les ministres Sani Yaya et Affoh Atcha-Dedji (respectivement des Finances et des Transports routiers, aériens et ferroviaires) «remercient les acteurs du secteur des transports pour leur sens de la responsabilité» dans le cadre de l’application de cette mesure. Une donne autour de laquelle les usagers des principales voies routières restent sceptiques. A juste titre, plusieurs plaintes et dénonciations des clients des transporteurs de marchandises et de personnes dénoncent encore «le double jeu des transporteurs togolais»! «A titre d’exemple, depuis la période de la Covid-19 (mars 2020), malgré la diminution des prix des produits pétroliers à l’échelle nationale, et la définition d’une grille tarifaire officielle, les transporteurs continuent d’appliquer des tarifs à leur guise ! Et ces tarifs ont été maintenus de 2020 à nos jours», témoigne un usager de la voie Lomé-Aného.

«Nous avons réajusté de notre propre chef les prix des tarifs car durant la Covid-19, il nous avait été imposé de transporter seulement 3 personnes (1 devant, 2 sur la banquette arrière, pour les véhicules de 5 places) sur nos divers trajets, alors même que le plein de nos véhicules nous coûte en moyenne 10 mille FCFA/jour», rétorque un chauffeur sous anonymat.

«Depuis la fin 2020, les chauffeurs refont de la surcharge, plus personne ne respecte les gestes-barrières sur les voies routières locales. Aussi bien dans les véhicules à 5 places et dans toute autre automobile à usage commercial. Et les policiers chargés de contrôler l’application de ces gestes-barrières ne s’intéressent plus qu’aux bakchichs au lieu d’accomplir avec efficacité leur devoir professionnel», s’indigne Luc Abalo, utilisateur régulier de transports privés dans le Sud-Togo.

Incrimination des tarifs pratiqués au-delà de la norme officielle

«Les tarifs des transports ont même connu un renchérissement depuis la dernière hausse des prix des produits pétroliers au Togo le 29 mars 2022», s’alarme une Togolaise, dubitative au sujet de la répercussion de la suspension de l’application de la TVM sur les tarifs des transports. Elle cite à «l’appui les nouveaux tarifs officiels des transports définis le 31 mars 2022 et royalement ignorés». Toutes choses qui ont un lien étroit avec la fixation du coût des denrées alimentaires de base sur les marchés en zone urbaine et péri-urbaine.

Il sera difficile de faire répercuter «la suspension de l’application de la TVM pour toutes les catégories de véhicule de transport de marchandises et de personnes à usage commercial» sur les tarifs des transports au Togo pour une raison toute simple. L’Etat togolais n’est pas du tout dirigiste en la matière, n’a pas de personnel adéquat pour opérer le suivi concret et permanent de cette mesure. Et de surcroît, la police routière togolaise est minée depuis de longues décennies par le phénomène de la corruption qui ne peut pas disparaître du jour au lendemain», tranche Kodjo K., un analyste d’une association consumériste au Togo.

Pour l’instant, il n’est pas question de laisser les transporteurs augmenter les prix des tarifs des transports, avait prévenu le Ministre Affoh Atcha-Dedji le 29 mars dernier, devant un parterre de journalistes. Il avait promis pour ce faire une prochaine révision baissière de la TVM. Et le trio de ministres Adedze-Affoh-Ayewouadan de rassurer les populations en ces termes: «Le Gouvernement rendra publique sous peu une batterie de mesures d’amortissement». Censées alléger le joug de la vie chère, ces mesures iront de la révision de la TVM à la suppression des taxes sur l’importation des produits de première nécessité et de grande consommation tels que le riz. Une politique de plafonnement de prix sera décrétée et strictement appliquée sur le marché intérieur, ont encore promis ces membres de l’exécutif. Dans ce sens, le Ministre Kodjo Adedze avait prévenu: «Nous frapperons durement sans ménagement les opérateurs véreux et récalcitrants. Ainsi, nous demandons la collaboration de tous à travers le numéro vert 8585 mis à la disposition des citoyens, et ouvert 24h/24».
L’Etat clame depuis la survenue de la Covid-19 les subventions qu’il a mises en branle autour du prix du blé, du riz, la détaxation des véhicules neufs, le contrôle des prix sur les marchés, l’interdiction de l’exportation des produits céréaliers. «Sans la subvention sur les produits pétroliers, le prix du litre du Super sans plomb devrait dépasser le cap des 800 FCFA/litre», renforce sans détour sur le sujet Pr A. Ayewouadan, ministre de la Communication.

Malgré les nombreuses subventions des produits de base au Togo depuis 2020 par l’Etat, le phénomène de la vie chère continue d’être rudement ressenti au sein des populations togolaises. Selon le PNUD, l’actuel taux de pauvreté au Togo est estimé à 53,5% sur une population de 7,797 millions d’âmes.




Edem G
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