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Corollaires de la crise ukrainienne: La priorité doit être de protéger les ménages les plus vulnérables en Afrique (Présidente du groupe des Gouverneurs africains et de la DG du FMI)

Publié le vendredi 29 avril 2022  |  aLome.com
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© aLome.com par Parfait
Le grand marché de Hédzranawoé, à Lomé.
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Mme Nadia Fettah, la ministre marocaine de l’Économie et des Finances et Mme Kristalina Georgieva, la Directrice générale du FMI (Fonds monétaire international) ont coprésidé la réunion du Groupe consultatif africain le jeudi 21 avril 20221, à Washington (USA). Une rencontre au terme de laquelle ces économistes ont formulé des propositions contracycliques pour aider les économies africaines en général, et en l’occurrence celles de l’Afrique sub-saharienne, à résister aux corollaires de la crise en Ukraine et celle liée à la pandémie du coronavirus. Des propositions collégiales contenues dans une Déclaration ci-contre.


«Nos échanges au sujet des difficultés et des perspectives de reprise de l’Afrique ont été très fructueux. Les premiers signes de la reprise qui s’est amorcée en 2021 sont aujourd’hui menacés par la guerre en Ukraine, alors que la guerre contre la COVID-19 n’est pas encore terminée.

Les taux de vaccination dans le continent demeurent faibles et inégaux, même si quelques progrès ont été réalisés au cours des derniers mois. À 13,2 %, le taux de vaccination de la population de l’Afrique subsaharienne est le plus faible du monde, et celui de l’Afrique du Nord (28,1 %) reste aussi inférieur à la moyenne mondiale.

La flambée des prix des produits de base provoquée par la guerre en Ukraine a déstabilisé les marchés mondiaux de produits de base, exacerbant ainsi les pressions inflationnistes et les préoccupations relatives à la sécurité alimentaire, surtout pour les populations les plus vulnérables qui subissent déjà les séquelles de la pandémie. Plusieurs pays de l’Afrique du Nord et du Sahel sont parmi les plus vulnérables du monde face à des hausses de prix ou à des pénuries de blé, du fait de leur forte dépendance aux importations en provenance de la Russie et de l’Ukraine.

Même si cette conjoncture se traduira par des gains inattendus dans les pays exportateurs de combustibles fossiles et de produits de base du continent, l’impact budgétaire positif pourrait être largement contrebalancé par une augmentation des subventions à l’énergie et à l’alimentation. Par contre, les prix élevés des denrées alimentaires et de l’énergie pèsent sur les soldes budgétaires et les balances extérieurs des pays importateurs de ces produits de base. Des perturbations des flux de capitaux sont également probables.

Nous sommes convenus que la priorité doit être de protéger les ménages les plus vulnérables des effets de la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie. Mais le continent subit ce choc extérieur à un moment où la plupart des pays ont une marge de manœuvre budgétaire restreinte et alors qu’ils font face à des vulnérabilités de dette élevées et à des risques accrus. Dans ce contexte difficile, la solution la plus appropriée consisterait à apporter une aide ciblée, provisoire et transparente aux ménages vulnérables, en recourant aux dispositifs de protection sociale et en les développant davantage».
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