Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Diplomatie
Article
Diplomatie

Le président en exercice de l’UA pour une Agence de notation financière panafricaine

Publié le lundi 16 mai 2022  |  aLome.com
Ouverture
© AFP par SEYLLOU
Ouverture du "Next Einstein Forum" à Dakar
Mardi 8 mars 2016. Dakar (Senegal). Le président rwandais Paul Kagame et son homologue sénégalais Macky Sall ont donné une conférence de presse au Next Einstein Forum
Comment



Macky Sall, le Chef de l’Etat sénégalais et président en exercice de l’Union africaine (UA) souhaite la création d'une Agence panafricaine de notation.

«Le système actuel d'évaluation des risques est en déphasage avec les réalités économiques en Afrique et cela a des conséquences. Ce n’est que justice, la nécessité pour nous face aux injustices sur les notations, parfois très arbitraires, d’avoir une agence de notation panafricaine», a-t-il déclaré samedi dernier, lors de la Conférence économique 'Dakar 2022' organisée par des économistes africains.

«En 2020, alors que toutes les économies subissaient les effets de la Covid-19, 18 des 32 pays africains notés par au moins une des grandes Agences d’évaluation, ont vu leur notation dégradée. Alors ceci représente 56 % de notations dégradées pour les pays africains contre une moyenne mondiale de 31%», a fait observer le chef de l’Etat sénégalais.

En outre, «des études ont montré qu’au moins 20% des critères de notation des pays africains relèvent de facteurs plutôt subjectifs, d’ordre culturel ou linguistique, donc sans lien avec les paramètres qui jaugent de la stabilité d’une économie. La conséquence directe, c’est que la perception du risque d’investissement en Afrique reste toujours plus élevée que le risque réel».

De son côté, Dr Serigne Ousmane Beye, enseignant à la Faculté d’économie et de gestion de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, se veut à la fois optimiste et prudent.

« Sans doute, pour que ce soit opérationnel dans l'immédiat. Parce que, voyez-vous, asseoir la crédibilité de cette agence, les pays peuvent le faire, parce que cette crédibilité-là, vous l'avez auprès des institutions financières qui vont nous faire confiance et vont vous confier un travail de notation, mais on peut toujours peut-être essayer d'y aller. Évidemment, tout en essayant de gérer efficacement, de mettre du sérieux dans ce que l'on fait. Parce qu'une agence, une fois encore, c'est le vécu, c'est la crédibilité», a estimé l’économiste.

Il faut relever qu’une agence de notation panafricaine existe déjà. C’est le groupe GCR. Il est implanté dans une trentaine de pays africains, mais elle assigne des notes en devises locales et non pas internationales.

«Les propos du président de la République du Sénégal se justifient à l'aune du fait que les agences de notation internationales ont tendance à maintenir des notations très faibles des États africains. Aujourd'hui, le marché de la notation en devises internationales est contrôlé par S&P, Moody's et Fitch. Et toutes ces agences convergent pour porter un jugement dur, extrêmement conservateur sur l'état de nos économies africaines. Mais est-ce la faute des Agences internationales ou est-ce la faute des États», s’est demandé Anouar Hassoune, directeur général de la filiale ouest-africaine du groupe GCR.

A. L.
Commentaires