Les députés allemands ont donné leur feu vert au prolongement des mandats de l'armée au sein de la Minusma et de l'EUTM. Sous certaines conditions.
Que ce soit pour la Minusma ou l'EUTM, les députés de la Chambre basse du Parlement ont voté à une large majorité en faveur du prolongement, jusqu'à fin mai 2023, de la présence des soldats allemands au sein de ces deux missions. Seuls des députés de die Linke, le parti de la gauche radicale et de l'AFD, le parti d'extrême droite, se sont prononcés contre.
Situation difficile sur le terrain
Le feu vert du Bundestag intervient dans un contexte difficile, à la fois parce que la stabilisation du Mali n'est toujours pas une réalité, malgré des années d'intervention étrangère. Et aussi du fait de la dégradation des relations entre les Occidentaux et la junte au pouvoir à Bamako.
Mais Merle Spellerberg, députée écologiste qui s'est rendue récemment au Mali, a rappelé, en amont du vote, que la priorité actuelle de la population se trouve ailleurs : "Lors de mes discussions avec les Maliens, il m'est apparue clairement que ce qui compte actuellement pour eux ce n'est pas d'organiser des élections démocratiques ou de critiquer le putsch militaire. Pour le moment, c'est et cela reste la sécurité."
La sécurité, aussi pour les soldats
Dans le détail, jusqu'à 1.400 soldats pourront désormais participer à la mission de l'Onu au Mali - contre 1.100 actuellement. Mais pour la première fois, le mandat mentionne une clause de retrait stipulant que "si le ravitaillement et la protection des militaires allemands ne peuvent plus être garantis (...) des mesures seront prises pour adapter ou mettre un terme à la mission".
La question de savoir comment cette sécurité sera assurée malgré le départ de la France du Mali reste entière. Florian Hahn, député de l'opposition conservatrice s'en est inquiété lors du débat : "Où va-t-on exactement avec ces mandats ? Ni les Nations Unies ni le gouvernement ne fournissent pour le moment de réponse satisfaisante à ce sujet. Et il faut s'attendre à ce que le vide créé par le retrait français dans les zones de combat soit rapidement comblé par des acteurs non étatiques et terroristes."