L’Association des victimes de la torture au Togo (ASVITTO) a appelé ce vendredi matin ces adhérents et tous les hommes épris de justice et des droits de l’Homme à les soutenir dans un sit-in qu’elle organise devant le ministère de la justice.
Cette manifestation avait pour but notamment de réclamer la libération du président de l’association et l’exécution des décision de l’arrêt de la Cour de justice de la CEDEAO.
Mais ce matin, cette manifestation a été empêchée par un fort déploiement des forces de l’ordre.
Tout juste après la manifestation empêchée, nous avons rencontre le secrétaire général de l’ASVITTO, Atcholi Kao. Il nous explique ce qui s’est passé dans cette interview exclusive.
TOGO ACTUALITE : Votre sit-in de ce matin a été empêché par les forces de l’ordre. Quelles sont les raisons de cet empêchement ?
Atcholi Kao : Comme vous le savez nous au niveau de l’ASVITTO nous respectons la loi. Nous avons respecté la loi en remplissant les formalités. Mais très tôt, peu avant 8 h, les premiers manifestants qui étaient sur les lieux m’ont fait signe faisant état de ce que les forces de l’ordre ont bouclé les lieux.
Nous avions nous-même fait le déplacement. Quand nous étions la bas, nous avions vu un dispositif impressionnant des policiers et des gendarmes avec au moins une dizaine de fourgonnette. Nous avons compris que visiblement c’était l’intention d’empêcher notre sit-in.
Nous étions là et à un moment donné, les manifestants étaient revoltés. Alors nous avons préféré procéder autrement et nous sommes allés transmettre le message qu’on avait pour le ministre. Nous sommes allés dans son cabinet pour transmettre le message et nous sommes ressortis pour parler aux manifestants, pour les calmer. Nous avions dit aux manifestants de patienter par rapport au message transmis au ministre et nous allons voir si dans les jours à venir l’autorité ne prendra pas en compte nos préoccupations dans le cas contraire nous allons revenir sur les lieux et nous allons tout faire pour que nos droits soient respectés.
TOGO ACTUALITE : C’est la troisième fois qu’un sit-in de l’ASVITTO a été empêché de cette manière. Est-ce à dire que l’ASVITTO fait peur ?
Atcholi Kao : Je crois qu’il appartient à l’autorité de dire pourquoi les manifestations de l’ASVITTO sont empêchées parce que nous voyons des manifestations qui sont autorisées et qui se déroulent librement ici à Lomé qu’à l’intérieur du pays. Mais lorsqu’il s’agit de l’ASVITTO on trouve à nous divertir en nous disant d’aller faire notre sit-in à un endroit qui n’est pas indiqué.
La Mairie nous propose d’aller faire notre sit-in à la plage. Plusieurs fois c’est la même chose mais nous nous avons des messages à transmettre à l’autorité administrative et l’endroit indiqué c’est le ministère de la justice.
Si le ministère nous proposait la primature ou la présidence on comprendrait maintenant on nous propose la plage, quel message avons-nous pour la plage ?Donc, on ne comprend pas pourquoi l’autorité a peur de notre association.Peut-être que notre association fait peur mais ils n’ont pas à avoir peur de nous.
TOGO ACTUALITE : Quelles sont vos revendications ?
Atcholi Kao : Nous réclamons qu’il n’y ait plus de torture, qu’il n’y ait plus de détention arbitraire, qu’on libère ceux qui sont détenus arbitrairement jusqu’à ce jour dans les différentes prisons.
Notre président Olivier Amah Poko, il souffre présentement, il est malade.Abass Kaboua, il est malade.
Par rapport aux autres qui sont dans les autres prisons l’arrêt de la Cour de la CEDEAO a demandé qu’on les libère et après l’ASVITTO ne trouvera plus rien à dire.
TOGO ACTUALITE : Vous êtes une association membre du CST mais ce matin on a pas remarqué la présence des responsables de ce Collectif à vos côtés à quoi cela est dû ?
Atcholi Kao : Au niveau du CST nous sommes toujours actifs. L’ASVITTO fait toujours partie du CST et je crois que nous avons eu le soutien de tous les partis et de toutes les organisations et associations du Collectif sauf que ce matin il doit y avoir des enterrements par endroit et des gens ont d’autres préoccupations mais ils sont avec nous en esprit et ils nous soutiennent toujours.
TOGO ACTUALITE : La Commission d’enquête de la CNDH a recommandé que les victimes de tortures dans le cadre du procès de tentative contre la sureté intérieure de l’Etat soient dédommagées. Où en êtes-vous ?
Atchloi Kao : Le dédommagement en tout cas, c’est à l’autorité de nous dédommager mais jusqu’à ce jour rien n’est fait. Aucune victime n’a été prise en charge et rien n’est fait concernant les indemnisations.
Vous comprenez que l’autorité est en train de banaliser la question de la torture. Parce qu’elle gagne beaucoup dedans et qu’elles ne veulent pas en attendre parler.On est là et si on se tait ça va devenir la règle. C’est pourquoi on est dans la rue et on demande que nos droits soient respectés.