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Principaux échanges du ’Sommet extraordinaire sur le terrorisme et les changements anticonstitutionnels en Afrique’ le 28 mai 2022 à Malabo

Publié le vendredi 3 juin 2022  |  Union Africaine
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© Autre presse par Union Africaine
La 16è session extraordinaire de la Conférence de l’UA a réuni plusieurs dirigeants africains à Malabo (Guinée équatoriale) les 27 et 28 mai 2022.
Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l`UA.
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La résurgence des changements anticonstitutionnels de gouvernement ; la menace croissante du terrorisme et de l'extrémisme violent à travers le continent, y compris l'afflux de combattants terroristes étrangers, de sociétés militaires privées et de mercenaires, la prolifération des groupes armés, ainsi que la criminalité transnationale organisée, continuent d'avoir un impact négatif sur la paix, la sécurité, la souveraineté et l'intégrité territoriale des États africains.

Pour faire face à la recrudescence de ces fléaux préoccupante dans le continent, les chefs d'État et de gouvernement africains se sont réunis dans le cadre d’un sommet extraordinaire sur le terrorisme et les changements anticonstitutionnels en Afrique le 28 mai 2022 à Malabo. Ils ont évalué les menaces persistantes et les mécanismes de réponse en cours visant à renforcer la sécurité des États membres confrontés au terrorisme et à l'extrémisme violent, ainsi que les changements anticonstitutionnels de gouvernement.

Dans son discours, le Président de la Commission de l'Union africaine S.E. Moussa Faki Mahamat a noté que depuis 2011, le terrorisme a pris de l’ampleur sur le continent depuis la crise libyenne. Ceci, a-t-il ajouter, a ouvert la voie à l'arrivée de mercenaires étrangers au Sahel et à un afflux d'organisations terroristes vaincues au Moyen-Orient. Depuis lors, le terrorisme s'est propagé dans d'autres parties du continent. Par conséquent, de la Libye au Mozambique, en passant par le Mali, le golfe de Guinée en Afrique de l'Ouest, la Somalie, le Sahel, le bassin du lac Tchad et l'est de la RDC, le terrorisme ne cesse de croître.

Mais l'Afrique n'a pas attendu pour réagir. L'Union africaine a mis en place des forces conjointes pour lutter contre le terrorisme, telles que l'AMISOM/ATMIS en Somalie, la Force multinationale conjointe dans le bassin du lac Tchad, la Force conjointe du G5 Sahel, la mission SADC au Mozambique (SAMIM) et des initiatives bilatérales au Mozambique.

L'Union africaine a également réactivé les instruments juridiques de lutte contre le terrorisme, tels que le plan d'action pour la prévention et la lutte contre le terrorisme adopté en 2002, le cadre opérationnel de la convention de l'OUA sur la lutte contre le terrorisme adopté en 1999 et son protocole adopté en 2004, la déclaration de Johannesburg sur l'initiative de faire taire les armes, et la feuille de route de l'UA sur les mesures pratiques pour faire taire les armes en Afrique d'ici 2030.

S.E Moussa Faki, a ensuite noté qu'en dépit de ces initiatives, le terrorisme a continué à prospérer, à cause du manque de solidarité interafricaine avec les pays qui luttent contre le terrorisme, et «parce que nous n'honorons pas nos propres engagements». Il a donné l'exemple de la Force africaine en attente qui n'est pas encore devenue opérationnelle depuis sa création, et a ajouté qu’en donnant aux forces armées africaine les moyens nécessaires, réduirait la dépendance aux forces étrangères pour lutter contre le terrorisme.

Tout en soulignant le lien entre le terrorisme et les changements anticonstitutionnels de gouvernement, le Président Faki a rappelé que : «Nous avons tous récemment assisté avec consternation et inquiétude au retour en force de coups d'État militaires dans certains de nos États membres. Nous assistons à la résurgence d'une pratique que l'on croyait révolue à jamais avec l'avènement d'un nouvel âge, qui promettait une ère démocratique… La stabilité des institutions démocratiques est une garantie pour le développement économique et social. Par ailleurs, les ruptures avec les processus démocratiques entraînent des problèmes sur le continent. Par conséquent, nous devons analyser les causes de la résurgence de l'usurpation militaire du pouvoir afin de déterminer la thérapie appropriée».

Selon le Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme (ACSRT) de l’Union africaine basé à Alger, entre 2012 et 2020, les attaques terroristes sur le continent ont quadruplé. Sur 508 frappes terroristes à travers le continent en 2012 qui ont entraîné 2.563 victimes, le nombre d'attaques est passé à 2.034 en 2020, entraînant 8.631 décès, ce qui représente respectivement une augmentation de 400% et 237% des attaques et des décès. Les femmes, les enfants et les jeunes constituant généralement les plus grandes victimes de ces attentats terroristes.

Les recherches menées par l'ACSRT montrent également que plusieurs facteurs structurels sont responsables de la propagation de la menace des actes terroristes. Les principaux sont la criminalité transnationale organisée et le financement du terrorisme ; prolifération des armes, résurgence du rôle des combattants étrangers et des mercenaires ; l'instabilité politique ; les déficits chroniques de gouvernance et l'aggravation de la pauvreté et des inégalités qui en résulte ; la mauvaise interprétation délibérée et fausse représentation de la religion ; ainsi que la faiblesse des capacités de réponse de la défense et des forces de l'ordre, entre autres.

S.E Joao Lourenço, Président de la République d'Angola et Vice-Président de l'Union africaine, a souligné lors des exchanges les causes tels que la faim, la pauvreté, le chômage, le manque d'industrialisation et le manque de développement socio-économique comme faisant partis des problèmes qui empêche de trouver une solution durable à la paix et à la sécurité sur le continent.

Il a ensuite souligné l'importance de protéger efficacement les frontières pour dissuader les mauvaises activités qui se déroulent dans des frontières poreuses, ce qui créer un environnement propice aux terroristes. «Nous devons examiner les raisons internes qui conduisent à l'instabilité et rendent notre peuple vulnérable. Nous devons trouver des solutions politiques et économiques car le terrorisme aggrave les problèmes de la faim, de la pauvreté et des personnes déplacées. Il faut de la fermeté non seulement pour condamner mais aussi pour prendre des mesures contre ceux qui prennent le pouvoir par des moyens anticonstitutionnels».

S.E Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, Président de la République de Guinée équatoriale, a rappelé que l'Afrique a accumulé, décennie après décennie, des pertes qui ont affecté son développement et provoquer l’instabilité et la violence récurrente dans le continent. Il a ajouté que ces dernières années, le terrorisme a représenté une menace croissante dans les régions du Maghreb et du Sahel. Elle s'est également multipliée dans le golfe de Guinée. Bien qu'il existe des organisations criminelles internationales, le Président a noté que les criminels locaux continuent également de menacer la souveraineté des États tout en alimentant la corruption et en utilisant les fonds obtenus illégalement pour saper le leadership du gouvernement et infiltrer les armées pour prendre le pouvoir.

«La lutte contre le terrorisme n'est pas un acte qu'un pays peut accomplir seul, elle nécessite un travail d'équipe, une coopération et une collaboration internationales. Nous devons également prêter attention au financement du terrorisme. Les terroristes ne sont pas en mesure d'agir seuls sans financement pour leurs opérations : pouvoir couper ces canaux de financement diminuerait significativement les capacités de ces terroristes. Nous devons sonder l'origine et les sources des armes détenues par les terroristes ainsi que les entités qui donne des formation militaire», a -t-il souligné.

Le Président Obiang a également condamné la recrudescence des changements anticonstitutionnels de gouvernement sur le continent, expliquant que c’est une tendance qui a augmenté entre 2021 et 2022. «De nombreux changements anticonstitutionnels de gouvernement ont été générés ou causés par des facteurs externes avec l'implication de combattants étrangers et de mercenaires pour sauvegarder leur politique ainsi que leurs intérêts économiques. Ceci constitue des menaces pour la paix et la sécurité sur le continent», a-t-il ajouté.

Vladimir Voronkov, Secrétaire général adjoint du Bureau des Nations Unies contre le terrorisme (UNOCT), a souligné les résultats positifs d'un bon nombre d'actions réussies contre le Boko Haram et des initiatives socio-économiques connexes visant à la réintégration et à la réconciliation dans le pays affectés. «À leur demande, nous avons soutenu le Burkina Faso, le Cameroun, le Tchad, le Niger et la Somalie dans la poursuite, la réhabilitation et la réintégration d'individus anciennement associés à des groupes terroristes. Nous avons également travaillé avec la Tunisie et l'Ouganda sur des initiatives axées sur la gestion des extrémistes violents dans les prisons et les centres de détention, dans le but de prévenir la radicalisation terroriste dans ces pays. Les nouveaux bureaux de l'UNOCT au Kenya et au Maroc joueront un rôle important pour d’aider les États membres africains à renforcer les capacités dont ils ont besoin pour prévenir et combattre l'extrémisme violent», a-t-il déclaré.

La déclaration du Sommet extraordinaire sur le terrorisme et les changements anticonstitutionnels en Afrique sera publiée sur le site de l’UA : www.au.int
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