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Concilier lutte contre terrorisme et protection des droits humains: Les recommandations de l’OMCT et du CACIT à l’Etat du Togo

Publié le lundi 6 juin 2022  |  aLome.com
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© Autre presse par ONU
Des FDS (Forces de défense et de sécurité) du Togo sur un théâtre d`opération.
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Le CACIT (Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo) et l’OMCT (Organisation mondiale contre la torture) ont réagi à l'attaque de Kpekpakandji (Kpendjal, nord-Togo). Ces deux organisations de défense des droits humains appellent l'Etat du Togo à concilier promotion des droits humains dans son arsenal législatif contre le terrorisme et actions militaires sur le terrain. Cet appel se fonde sur le retour d'expériences tiré de la lutte contre l'extrémisme violent dans d'autres Etats de la sous-région ouest-africaine. "Il est urgent pour l’État togolais de prendre la mesure des risques de stigmatisation communautaire, d’usage excessif de la force, d’arrestations et détentions arbitraires et de torture observée dans plusieurs pays africains dans le cadre d’opérations de contre-terrorisme", suggèrent les deux organisations.
Ci-dessous, cet appel officiel lancé par le CACIT et l'OMCT à l'Etat du Togo.

"Lomé, Genève le 30 mai 2022 – Alors que le Togo a été endeuillé par une violente attaque contre les forces de sécurité, une première pour ce pays, le Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo (CACIT) et l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) expriment leur solidarité avec les familles des victimes, tout en réitérant la nécessité de sauvegarder les droits fondamentaux dans la lutte contre le terrorisme.

Depuis deux ans, le terrorisme qui sévit dans le Sahel se répand progressivement vers les pays du Golfe de Guinée. La Côte d’Ivoire et le Benin ont récemment connu une augmentation importante de risques sécuritaires et une recrudescence d’attaques terroristes. Au Togo, cette menace terroriste grandissante a débouché sur une violente attaque, la nuit du 10 au 11 mai 2022, contre des forces de sécurité et de défense déployées sur un poste avancé du dispositif de l’opération Koundjoare (Kpendjal, Région des Savanes) par un groupe d’individus lourdement armés et non encore identifiés. Le premier bilan fait état de huit morts et 13 blessés du côté des militaires.

Le Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo (CACIT) et l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) expriment toute leur solidarité et compassion aux familles des victimes, aux communautés et villages attaqués dans le nord du Togo et réaffirment leur soutien aux autorités nationales dans leurs efforts de protection des populations. Nos organisations réitèrent leur disponibilité à assister les victimes dans leur processus de réhabilitation.

La lutte contre le terrorisme ne peut cependant pas se faire au détriment de la sauvegarde des droits fondamentaux. Depuis plusieurs décennies, les organes de traités internationaux ont développé des lignes directrices sur les droits humains et la lutte contre le terrorisme, en vue d’aider les États à renforcer la protection des droits humains tout en combattant le terrorisme. Il est donc urgent pour l’État togolais de prendre la mesure des risques de stigmatisation communautaire, d’usage excessif de la force, d’arrestations et détentions arbitraires et de torture observée dans plusieurs pays africains dans le cadre d’opérations de contreterrorisme.

L’expérience dans le Sahel démontre que lorsque les États n’accordent pas une attention particulière au respect des garanties juridiques fondamentales des présumés auteurs, les amalgames et abus sont très élevés, notamment envers les membres de certaines communautés ethniques ou religieuses, provoquant ainsi des risques de radicalisation et de mutation de la crise. Par ailleurs, cette approche basée sur les droits humains favorise l’inclusion des organisations de la société civile, notamment de droits humains, dans les réponses liées à la lutte contre le terrorisme, y compris au sein des cellules antiterroristes ou toute autre entité directement sous la supervision du Président de la République. Ces organisations apportent un soutien important à l’État dans la documentation des cas de violations des droits humains mais aussi dans la compréhension des causes profondes et l’élaboration des réponses complexes liées à ce type de crise.

Dans plusieurs pays, les organisations de la société civile ont contribué au retour à la cohésion sociale dans les communautés affectées par la lutte contre le terrorisme.

Nos organisations voudraient réitérer leur disponibilité à accompagner le gouvernement dans ses initiatives visant au renforcement de l’Etat de droit, la lutte contre l’impunité et la torture pour garantir un développement harmonieux, inclusif, participatif et respectueux des droits humains, y compris dans un contexte de lutte contre le terrorisme".
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