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Interview/Nathaniel Olympio: «Il faut mettre les partis et organisations de la Société civile dans un coma artificiel pour libérer l’énergie citoyenne»

Publié le mercredi 8 juin 2022  |  Le Tabloid
Conférence
© aLome.com par Edem Gadegbeku et Jacques Tchako
Conférence de presse de la Coalition des 14 après les violences ayant marqué les départs étouffés de leur marche
Lomé, le 11 avril 2018. Siège de la CDPA. Conférence de presse. Bilan du 1er jour de l`appel à manifestation de rue de la coalition de 14 partis politiques de l’opposition togolaise. C`est le 1er appel du genre depuis l’ouverture du dialogue intertogolais le 19 février dernier. La coalition fait état de plusieurs blessés et de certains véhicules de ses leaders endommagés. Elle annonce également la poursuite de ces manifestations jeudi et samedi. Aux dires du chef de file de l’opposition, Jean-Pierre FABRE, ces actes "constituent des tentatives d’assassinat" et ne manqueront pas d’avoir des suites judiciaires. Nathaniel Olympio du PT.
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Dans une interview à nous accordée, le Président du Parti des Togolais revient sur les causes profondes de l’échec de l’alternance au Togo et suggère le schéma de sortie de l’impasse. Lisez ci-après.


Monsieur Nathaniel Olympio, à quoi est due, selon vous, l’absence de démocratie et surtout d’alternance au Togo depuis un demi-siècle?

C’est avant tout le résultat d’une conception du pouvoir qui réfute toute notion de rotation au sommet de l’Etat. Le régime confisque le pouvoir d’Etat en exerçant la violence excessive sur la population. Il s’appuie également sur des soutiens à l’extérieur et à l’intérieur du pays.

D’aucuns pointent la faiblesse de l’opposition?

Dans cet immobilisme politique de plusieurs décennies, on ne peut pas exclure une part de responsabilité de l’opposition qui, depuis trente ans, manque d’efficacité dans ses actions. Elle est engluée dans des orientations de lutte divergentes. Et parfois même, pour certains, il y a connivence avec le régime. Ce qui est inhérent à toutes les luttes de libération. Mais cela n’enlève rien à l’immense sacrifice que font beaucoup de partis dans cette lutte où rien ne leur est épargné. Il faut rendre hommage aux femmes et aux hommes qui s’engagent véritablement dans ce combat.

Quelle est la part de responsabilité de la société civile dans ce statu quo?

La société civile a donné beaucoup d’elle-même. Elle a aussi été, comme toute la population, victime d’un acharnement du régime qui se donne tous les moyens pour taire toute contestation. D’un autre côté, la société civile n’a pas su s’affranchir d’une certaine tutelle des partis politiques. Ce qui lui enlève une capacité propre à rassembler en dehors des partis.

Quant aux citoyens, ils sont aujourd’hui indifférents à la lutte et à leur sort. Vous les comprenez ?

D’après une enquête récente d’Afrobaromètre, environ 70% des Togolais ne font plus confiance aux partis de l’opposition. Cela se comprend. En effet, les deux derniers grands mouvements de contestation populaire datent de 2012 et 2017. Le peuple s’est mobilisé de manière massive, et dans la durée, malgré la violence qu’il subissait. Mais, la gestion de ces mouvements par les leaders des partis a été décevante et a conduit à l’échec de ces opérations. Cela a considérablement refroidi l’ardeur du peuple. Mais, le peuple est toujours prêt à défendre ses libertés. Il sera encore au rendez-vous dès qu’on lui présentera une nouvelle opportunité crédible.

Comment sortir de cette impasse?
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