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Togo/Troisième incursion djihadiste dans les Savanes : Les FDS ont repoussé une attaque dans le nord-ouest et quadrillent désormais la zone

Publié le jeudi 16 juin 2022  |  aLome.com
F.
© Autre presse par Presidence du Togo
F. Gnassingbé s’est entretenu avec les troupes de l’Opération militaire Koundjoaré (dispositif qui sert de bouclier entre le Togo et le Sahel)
Namoundjoga dans le Kpéndjal-Ouest, le 08 février 2021. F. Gnassingbé s’est entretenu avec les troupes de l’Opération militaire Koundjoaré (dispositif qui sert de bouclier entre le Togo et le Sahel). Les ministre Yark et Essozimna Marguerite Gnakadè.
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Trois jours après l’entrée en vigueur de l’état d’urgence sécuritaire dans la Région des Savanes, des terroristes ont encore opéré une incursion sur le territoire togolais (nord-ouest cette fois-ci). Ils ont été repoussés par des éléments des FDS (Forces de défense et de sécurité) du Togo dans le canton de Gnoaga et Gouloungoussi, selon diverses sources présentes dans la Région des Savanes.


Des éléments des FDS du Togo ont repoussé tôt dans la matinée de ce 16 juin une nouvelle incursion djihadiste sur le sol togolais. Il s’agit de la 3è du genre, après celles de Sanloaga (dans la nuit du 10 au 11 novembre 2021) et de Kpékpakandi (dans la nuit du 10 au 11 mai 2022). Selon plusieurs témoignages recoupés par «aLome.com» dans la Région des Savanes, «les échanges de tirs entre les deux parties ont duré plusieurs heures au lever du jour de ce 16 juin et ont été particulièrement nourris» ! On ne fait état d’aucune victime pour l’heure dans les rangs des FDS, confie une source sur place. Et de préciser que la zone d’impact de la nouvelle incursion (canton de Gnoaga et Gouloungoussi) est dorénavant quadrillée par un imposant dispositif des FDS.

Dans les Savanes, plusieurs voix affichent désormais leur inquiétude autour du déplacement des zones d’incursion des djihadistes. «De Kpékpakandi (nord-est) en mai 2022, on est passé dans le nord-ouest en ce mois de juin 2022, après bien évidemment la zone de Sanloaga (nord-est)», s’est inquiété au téléphone un habitant de la ville de Dapaong joint par «aLome.com». Confiant des craintes à peine dissimulées. Des craintes renforcées par le déplacement de centaines de ressortissants burkinabé vers la Région des Savanes et tout particulièrement la cité de Dapaong depuis le début de la semaine, après la folie meurtrière qui a endeuillé Madjoari, dans l’Est du Faso.

«Plusieurs populations secourues par les Forces armées du Burkina Faso ont préféré trouver refuge sur le sol togolais au lieu de se réfugier dans une autre localité de leur pays. C’est ce qui explique l’affluence de ces populations vers les Savanes ces derniers jours. A cause des liens de cousinage avancé existant entre ces populations et celles du nord-Togo, il est difficile d’identifier qui est autochtone, qui est étranger, tant que les personnes concernées elles-mêmes ne se confient pas. Plusieurs réfugiés de Madjoari sont ainsi allés en famille dans les Savanes», détaille à «aLome» une source proche de l’ANPC (Agence nationale de la protection civile togolaise).
L’ANPC fournit dans les Savanes depuis le début de la semaine de «l’assistance humanitaire à plus de 600 réfugiés burkinabé victimes du terrorisme dans l’est de leur pays», a détaillé officiellement cette Agence.

Cette incursion de djihadistes de ce 16 juin est intervenue quelques jours après l’alerte lancée par les autorités ghanéennes autour «de mouvements suspects dans la région nord-est du territoire ghanéen». Une zone frontalière avec le nord-ouest du Togo et le sud-ouest du Burkina Faso.


Le Togo en alerte maximale dans la Région des Savanes

C’est à travers un projet de décret adopté ce 13 juin à la faveur de la tenue du 13è Conseil des ministres en 2022 du Gouvernement togolais que l’Etat du Togo a instauré l’état d’urgence sécuritaire dans la région des Savanes.

«Notre pays a été victime d’une attaque djihadiste dans la nuit du 10 au 11 mai 2022 visant un poste avancé du dispositif de l’opération Koundjoaré situé dans la localité de Kpékpakandi (préfecture de Kpendjal)», a rappelé l’exécutif togolais pour justifier sa démarche. «Ces évènements interviennent après une précédente tentative d’attaque, dans cette même partie du territoire national, vaillamment repoussée par les Forces de défense et de sécurité dans la nuit du 10 au 11 novembre 2021», a encore détaillé le pouvoir exécutif du Togo.

«Dans le but de créer un environnement et les conditions propices aux mesures administratives et opérationnelles nécessaires à la bonne conduite des opérations militaires, au maintien de l’ordre et de la sécurité dans cette Région, le Gouvernement a pris le présent décret», s’est justifié le Gouvernement Dogbé I. Rassurant au passage que cette mesure «renforcera la célérité de la prise des décisions et facilitera une meilleure agilité des services publics et des Forces de défense et de Sécurité».
L’attaque de Kpékpakandi avait coûté la vie à 8 soldats togolais. 13 autres ont été blessés durant cet assaut extérieur qui a aussi vu les Forces du Togo abattre au moins une quinzaine d’assaillants, selon des chiffres officiels.

Le Togo a rendu un hommage national le 20 mai dernier au camp Nioukpourma du 4ème Régiment d’Infanterie de Dapaong (plus de 660 km au nord-Togo) à ses huit soldats qui ont perdu la vie dans l’attaque djihadiste essuyée dans la nuit du 10 au 11 mai à Kpékpakandi (nord-Togo, préfecture de Kpendjal).

Une cérémonie qui s’est déroulée en l’absence du Président, du Premier ministre et de la Présidente de l’Assemblée nationale. Seuls la haute hiérarchie des FAT (Forces armées togolaises) et la ministre des Armées (Mme Marguerite Gnakade) y ont représenté l’exécutif togolais.

Edem G.
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