Tueries dans les Savanes du 15 juillet: Toutes les victimes sont civiles, 4 localités ciblées via des attaques complexes, toujours pas de bilan officiel

Publié le samedi 16 juillet 2022 | aLome.com

© aLome.com par Edem Gadegbeku & K. T.
Faure Gnassingbé a présidé le défilé militaire et paramilitaire organisé pour commémorer les 62 ans de l`accession du Togo à la souveraineté internationale.
Lomé, le 27 avril 2022. Place des Fêtes de la Présidence du Togo. Faure Gnassingbé a présidé le défilé militaire et paramilitaire organisé pour commémorer les 62 ans de l`accession du Togo à la souveraineté internationale. Un défilé qui a réuni 5.000 hommes d`une trentaine d`unités de toutes les Armées du Togo durant 2h30 d`horloge. Faure Gnassingbé dans un véhicule de commandement des FAT.

Dans le compte-rendu des attaques menées contre les préfectures de Kpendjal et de Kpendjal-Ouest dans la nuit du 14 au 15 juillet, l’Etat togolais et le haut commandement des FAT (Forces armées togolaises) ont livré ce 16 juillet via deux Communiqués distincts quelques détails précis autour de cette folie meurtrière qui s’instaure dans l’extrême-nord du Togo.

Dans son communiqué officiel, le Gouvernement Dogbé I a mis ces attaques sur le dos de «bandes armées qui s’en sont pris aux populations dans leur sommeil dans quatre localités» des préfectures de Kpendjal et de Kpendjal-Ouest.
Alors que l’Etat est muet sur les victimes engendrées par ces attaques, l’armée précise que ces assauts «dans plusieurs villages ont fait plusieurs morts». A aucun moment, les FAT n’ont utilisé le mot «djihadiste». Mais elles ont tenu à caractériser la nature de cet assaut inédit au Togo. «Il s’agit d’attaques coordonnées et complexes menées par des individus armés non identifiés».

Une attaque sophistiquée à la hauteur des ambitions macabres des assaillants

«Dès l'alerte donnée, un détachement des Forces armées togolaises a rapidement convergé vers le lieu de l'attaque, ce qui a permis de stopper la folie meurtrière de ces individus et de limiter les pertes en vies humaines et en dégâts matériels. Malheureusement, cette attaque a fait plusieurs morts et quelques blessés qui ont été très rapidement pris en charge par les premiers éléments du détachement des Forces armées togolaises arrivés sur les lieux», a fait remarquer l’état-major des FAT.

«Ces blessés ont été transférés vers les structures hospitalières spécialisées pour des soins appropriés. Les FAT, dans ces circonstances de deuil et d'intense émotion, présentent leurs sincères condoléances aux familles éplorées et souhaitent un prompt rétablissement aux blessés», a poursuivi le communiqué des FAT, pour rassurer les populations. «Au regard de la recrudescence de ces actes ignobles, contre l'intégrité territoriale et la quiétude de nos vaillantes populations, les Forces Armées Togolaises invitent l'ensemble des Togolais en général et les vaillantes populations de la région des Savanes en particulier, à ne pas céder à la panique», exhortent les Armées du Togo. Et de s’engager une énième fois au service de la Nation, en «réitérant leur détermination à poursuivre la mission de défense de l'intégrité territoriale et de protection des personnes et des biens sur toute l'étendue du territoire national».

«Je suis en mesure de confirmer que dans la nuit du 14 au 15 juillet, le Togo a encore fait l’objet de plusieurs incursions dans le grand nord. Nous avons été violemment attaqués. Et la zone attaquée n’est pas une position des FDD (Forces de défense) et des FDS (Forces de sécurité). Il y a actuellement un ratissage dans la zone, et il y a eu une riposte des FAT. Il y a crainte qu’il y ait des victimes», avait confié en milieu de journée de ce 15 juillet Akodah Ayewouadan, ministre de la Communication et des Médias, un des porte-parole du Gouvernement du Togo.

Une source officielle a confié au confrère RFI que les assauts du 14 au 15 juillet ont fait au moins 20 victimes. Depuis la mi-juin 2022, l'ANPC (Agence nationale de la protection civile) fournit dans les Savanes de «l'assistance humanitaire à plus de 600 réfugiés burkinabé victimes du terrorisme dans l’est de leur pays et qui ont trouvé refuge au Togo. Il s’agit essentiellement de réfugiés qui sont allés directement en famille une fois qu’ils ont foulé le sol togolais, au regard des liens de cousinage poussé entre les populations du nord-Togo et le sud du Burkina Faso», a détaillé cette Agence.

Akoyi A. & E. G.

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