Péril terroriste en Afrique de l’ouest: Paris prête à collaborer avec tous les Etats du Golfe de Guinée dont le Togo

Publié le mercredi 27 juillet 2022 | aLome.com

© Autre presse par Presidence du Togo
Faure Gnassingbé accueilli par Emmanuel Macron à l`Elysée le 18 mai 2021.

A la faveur d’une conférence de presse au Palais de la Marina à Cotonou dans le cadre du bref séjour d’E. Macron au Bénin, les dirigeants béninois et français se sont prononcés sur divers sujets dont le terrorisme sous-régional.

Dans le cadre de sa première tournée en Afrique depuis l’entame de son 2è quinquennat, Emmanuel Macron a ratissé large ce 27 juillet, en évoquant l’étendue du prochain spectre de la coopération militaire française en Afrique sub-saharienne, après son retrait forcé du Mali.

«Nous avons un engagement historique à lutter pour la sécurité en Afrique. J’ai une pensée pieuse pour les victimes du terrorisme au nord-Bénin depuis fin 2021. Notre appui sera civil et sécuritaire et répondra aux demandes béninoises pour détacher, former, planifier des formations», s’est engagé le Chef de l’Etat français. «Des équipements sophistiqués seront livrés dans les prochaines semaines, mais le Bénin sera aussi aidé à structurer sa défense dans la partie de son territoire touchée par le terrorisme», a encore détaillé le Président français.

Il a tenu à préciser que les maîtres-mots de Paris en la matière seront «formation, accompagnement, coopération et livraison d’équipements militaires (comme des drones) et non se substituer aux armées africaines».

Ratisser large dans la réarticulation de Paris en Afrique

Depuis son retrait du Mali, Paris tend la main à une nouvelle forme de coopération avec les Etats du Golfe de Guinée ou encore tout autre Etat sahélien qui en manifeste la demande comme le Niger.
«Paris se rendra disponible pour accompagner les pays membres de l’Initiative d’Accra à leur demande; il faudra une réponse politique et développementale pour accompagner l’élan sécuritaire. Il n’y a pas une tradition d’achat d’équipements militaires au Bénin. A court terme, Paris va livrer du matériel militaire au Bénin, et va fournir une coopération militaire au Bénin en matière de programme d’armement. Ce sont des discussions entre Armées», a précisé E. Macron pour passer des promesses aux actes.

«L’Initiative d’Accra» se veut dans son essence un mécanisme de riposte à l’insécurité grandissante dans la sous-région ouest-africaine et à la montée en puissance du terrorisme et de l’extrémisme violent. Cette «Initiative» a été signée en septembre 2017 par le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo (sur proposition de Nana Dankwa Akufo-Addo). Au regard de l’ampleur grandissante du péril terroriste en Afrique occidentale, «l’Initiative d’Accra» s’est élargie au Bénin, au Mali et au Niger.

«La France sera aux côtés de tous les pays africains faisant face au péril terroriste et qui s’engagent sur le triptyque sécurité-politique-développement. Paris poursuit le paramétrage de son armée en Afrique. Nous nous redéployons dans divers pays à leur demande et via la coopération. C’est le cas du Niger, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire. Si le Bénin formule une demande dans ce sens, une réponse lui sera donnée dans les meilleurs délais», a encore souligné le dirigeant français qui vient d’entamer son deuxième et dernier quinquennat.

Le raffermissement des liens économiques, culturels (après la remise des 26 Trésors royaux d’Abomey par Paris à Cotonou) a en outre été au centre des discussions entre les leaders des deux Etats ce 27 juillet.
E. Macron a promis une «petite révolution sur les 18 prochains mois dans le secteur culturel entre le Bénin et la France», un prolongement de la politique africaine voulue par l’Elysée depuis le discours de Macron de novembre 2017 à Ouagadougou (Burkina Faso). Le Président Macron a par ailleurs promis un accompagnement de son pays dans les secteurs éducatifs et de formation professionnelle au Bénin. «Nous saurons relever collégialement des défis d’avenir», a conclu E. Macron.

Edem G.

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