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Togo: Des femmes leaders de 10 groupements des Communes Bas-Mono 1 et 2 outillées pour devenir des entrepreneures agricoles prospères

Publié le mercredi 3 aout 2022  |  Societe civile Media
Jardinage
© aLome.com par Parfait
Jardinage pratiqué en bordure de mer au Togo.
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Lancé le 1er juillet 2022 par l’ONG PASDIB (Programme d’Appui à la Société Civile pour un Développement Intégré à la Base) avec l’appui financier de la Fondation HANNS SEIDEL, le «Projet de développement des compétences entrepreneuriales des femmes leaders rurales des communes Bas-Mono 1 et 2» entame l’étape des formations. Du 27 au 29 juillet dernier, un atelier de trois jours, tenu à Afagnan, a permis de développer les compétences entrepreneuriales des bénéficiaires dans le domaine de l’agriculture/transformation et la commercialisation de leurs produits agricoles. Il s’agit du premier volet des ateliers prévus dans le cadre de cette initiative. Il sera suivi, dans quelques jours, des formations dites de proximité.

Le «Projet de développement des compétences entrepreneuriales des femmes leaders rurales des communes Bas-Mono 1 et 2», il faut le rappeler, a été initié pour contrer les nombreuses difficultés auxquelles les femmes agricultrices des deux communes ciblées sont confrontées, en dépit des efforts qu’elles déploient dans le cadre de leurs activités agricoles. Ces difficultés sont liées, entre autres, à l’accès aux débouchés et problèmes de mévente, au pourrissement de leurs produits, au manque d’équipements pour la petite transformation ou la conservation, aux récoltes insuffisantes dues aux aléas climatiques.

Après le lancement, place désormais aux actions qui permettront de promouvoir les bonnes pratiques au niveau de tous les maillons d’activités des femmes rurales ciblées pour leur permettre de vivre réellement de leurs activités agricoles. C’est dans ce cadre que l’ONG PASDIB a réuni 55 femmes leaders de 10 groupements autour d’une formation générale de trois jours.

Contribuer à l’émergence de femmes entrepreneures agricoles accomplies

Une femme accomplie est d’abord celle qui connait non seulement ses droits et sait les revendiquer, mais aussi ses devoirs. La formation a donc été consacré dans un premier temps à la thématique de la citoyenneté. Ce qui a permis de donner aux participantes des clés de connaissance en droits et devoirs des femmes selon le Code togolais des personnes et de la famille.

«Aujourd’hui, l’ignorance est la base du retard de développement des communautés. L’économie reste toujours familiale et traditionnelle à cause de la méconnaissance des droits et devoirs des femmes par les femmes elles-mêmes et les hommes. Dans plusieurs milieux, surtout ruraux, l’argent ou les biens de la femme, voire la femme elle-même, appartiennent à l’homme, ce qui freine son développement. Il est donc nécessaire d’ouvrir les yeux des femmes du Bas-Mono sur leurs droits et devoirs. Cela contribuera à les rendre libres», confie Obi Tchamsi, formatrice sur le projet.

Coach en développement personnel, Mme Tchamsi s’est également attelée à travailler la confiance en soi et l’estime de soi des participantes à la formation. Une nécessité dans un milieu où les hommes on très peu de considération pour la gent féminine.

«Dans le Bas-Mono, la polygamie agit sur les activités économiques des femmes. N’ayant pas confiance en elles, elles ont peur que leur mari prenne une autre femme et sont obligées de mettre tout leur argent dans le foyer. Ce qui ne leur permet pas d’avancer dans leurs activités comme il le faut. J’ai essayé de travailler leur mental et de leur donner des clés pour qu’elles aient plus confiance elles-mêmes», indique Mme Tchamsi.

Alors que plusieurs obstacles se dressent sur le chemin des femmes rurales des communes Bas-Mono 1 et 2, des connaissances en entrepreneuriat leur ont été données pour rendre prospères leurs activités agricoles. Ainsi, pour libérer le plein potentiel de leur force de travail, les femmes ont été appelées à être plus persévérantes, déterminées et résilientes. Elles ont également acquis des notions sur comment trouver et fidéliser sa clientèle, comment faire une prospection et développer des stratégies de vente, et comment créer un lien entre les producteurs, les transformateurs et les vendeurs ou commerçants.

Production, transformation et commercialisation des produits également passées en revue


Un autre pan de la formation a porté sur la production, la transformation et la commercialisation des produits agricoles.
Dans ce module, il a été fait une présentation détaillée des techniques de production et des itinéraires techniques de certains produits agricoles à savoir la tomate, l’arachide, le maïs, le haricot. Les techniques de transformation de ces produits ont également été évoquées, sans oublier l’analyse des forces et des faiblesses de leurs produits finis afin de permettre aux participantes de retenir la meilleure transformation pouvant leur faciliter la commercialisation.

«Il s’est agi de montrer aux productrices comment améliorer la production sur le long terme, puis comment transformer les produits et les commercialiser. Nous leur avons également parlé de l’importance de la sauvegarde de nos produits locaux comme les semences endogènes», explique Kokou Tchamsi, entrepreneur agricole et formateur. Aussi, un accent particulier a été mis sur les techniques de production et les technologies moins polluantes ainsi que les techniques de recyclage des déchets issus des activités agricoles.

Par ailleurs, les participantes à la formation ont été outillées pour participer, en tant que femmes leaders rurales, aux instances de prise de décision et ont reçu des notions en vue d’une bonne collaboration avec les élus locaux de leurs communes. Il s’est agi notamment de leur montrer les actions à mener afin que les élus locaux œuvrent pour leurs succès.

«Nous ne pouvons que remercier les initiateurs de cette formation qui nous a énormément apporté. Nous avons découvert des notions et des stratégies que nous ignorions. Forcément, cela aura des répercussions positives sur nos activités agricoles», se réjouit Jeanne Bongo, une agricultrice ayant pris part à la formation.

«Personnellement, la formation a ouvert mes yeux sur beaucoup d’aspects de nos activités agricoles et plus précisément sur la culture de la tomate qui est mon domaine. J’ai appris un peu plus sur les techniques de repiquage en plein champ, ainsi que sur la conduite et l’entretien du champ, la récolte, la conservation et la transformation de la tomate. Cela me sera très utile prochainement», ajoute Akossiwa Dogbè, une autre participante.

Présente à la clôture de la formation, Aridja Frank, Coordinatrice régionale de programme de la Fondation HANNS SEIDEL, n’a pas manqué de féliciter les 55 femmes leaders pour leur participation à l’atelier. Et de les inviter à ne pas garder les connaissances acquises pour elles seules, mais à les partager avec celles qui n’ont pas eu la chance d’assister à la formation.

Parce que beaucoup de femmes vivant dans les milieux ruraux ratent énormément d’opportunités faute de documents d’identité, Mme Franck a par ailleurs insisté sur l’importance pour les femmes des communes Bas-Mono 1 et 2, de déclarer leurs enfants dès la naissance.

«Sans papiers, vous ne pouvez pas faire des prêts à la banque pour booster vos activités par exemple. Sans papiers, vos enfants ne peuvent pas, dans le futur, postuler à un emploi officiel, étudier ou faire bien d’autres choses. D’où l’important de les déclarer à temps pour leur permettre d’avoir leur acte de naissance», leur a-t-elle lancé.

Après cette formation générale de trois jours, la prochaine étape du projet sera l’organisation de formations de proximité pour permettre une bonne réplication des thématiques apprises.
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