Le conseiller d'Etat et ministre des Affaires étrangères de la Chine, Wang Yi, a tenu vendredi après-midi à Phnom Penh une conférence de presse pour les médias chinois et étrangers, après avoir participé aux réunions des ministres des Affaires étrangères sur la coopération en Asie de l'Est.
"Je voudrais exposer la position de la Chine sur la question de Taiwan. Considérant que la partie américaine vient de diffuser beaucoup de fausses informations et de propos mensongers à cet égard, il est d'autant plus nécessaire pour nous de clarifier les faits et de remettre les pendules à l'heure", a déclaré M. Wang.
Il a affirmé qu'au mépris de l'opposition résolue et des observations répétées de la Chine, la présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis, Nancy Pelosi, a effectué une visite ostensible dans la région chinoise de Taiwan, avec la complicité et la facilitation effectives du gouvernement américain.
Cet acte régressif a gravement porté atteinte à la souveraineté de la Chine, s'est ingéré de manière flagrante dans les affaires intérieures de la Chine, a gravement violé les engagements pris par la partie américaine et a gravement compromis la paix et la stabilité dans le détroit de Taiwan, a-t-il martelé.
"Notre position est légitime, raisonnable et légale. Nos mesures sont résolues, fortes et proportionnées. Nos exercices militaires sont ouverts, transparents et professionnels, conformes à notre droit national, au droit international et aux pratiques internationales courantes, et ont pour but de mettre en garde les auteurs de ces actes et de discipliner les forces 'indépendantistes de Taiwan'", a noté M. Wang.
"Nous sauvegarderons résolument la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Chine, nous dissuaderons énergiquement les Etats-Unis d'"utiliser Taiwan pour mettre un frein au développement de la Chine" et nous briserons avec détermination tout espoir que pourraient nourrir les autorités taiwanaises de rechercher l'indépendance en s'appuyant sur le soutien des Etats-Unis", a-t-il ajouté.
"Parallèlement, nous défendons également le droit international et les normes fondamentales régissant les relations internationales, en particulier la norme de non-ingérence, la norme internationale la plus importante stipulée dans la Charte des Nations Unies", a fait remarquer M. Wang.
Il a souligné que si le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats souverains est ignoré ou abandonné, le monde sera ramené à la loi de la jungle, et les Etats-Unis deviendront encore moins scrupuleux pour intimider d'autres pays, notamment les petits et moyens pays.
"Nous ne devons pas permettre que de telles choses se produisent, et tous les autres pays doivent rester unis pour empêcher de telles choses de se produire et ne pas permettre à la civilisation humaine de régresser", a noté M. Wang.
Selon lui, c'est la raison pour laquelle plus de 100 pays se sont publiquement levés et ont réaffirmé leur adhésion sans faille à la politique d'une seule Chine, ainsi que leur compréhension et leur soutien à la position légitime de la Chine.
Faisant remarquer que le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a clairement souligné que l'ONU continuera de faire respecter la résolution 2758 de l'Assemblée générale, M. Wang a dit que le cœur de la résolution est le principe d'une seule Chine, qui stipule qu'il n'y a qu'une seule Chine dans le monde, que le gouvernement de la République populaire de Chine est le seul gouvernement légal représentant l'ensemble de la Chine et que Taiwan fait partie de la Chine.
Ce sont les voix de la justice de la communauté internationale, a-t-il ajouté.
Qualifiant de chimère la tentative des Etats-Unis d'"utiliser Taiwan pour contenir la Chine", M. Wang a affirmé qu'elle ne peut pas arrêter la tendance historique du retour de Taiwan à la mère patrie, ni le processus historique du renouveau de la nation chinoise.
Le stratagème des forces "indépendantistes de Taiwan" visant à "rechercher l'indépendance en s'appuyant sur le soutien des Etats-Unis" n'est rien d'autre qu'une chimère et est voué à une impasse, a-t-il déclaré.
En réponse à l'excuse des Etats-Unis concernant la visite à Taiwan, en 1997, de l'ancien président de la Chambre des représentants, Newt Gingrich, M. Wang a dit que c'était une grave erreur et que le gouvernement chinois s'était fortement opposé à cette visite, à l'époque.
Les Etats-Unis n'ont pas le droit et ne sont pas en situation de commettre de nouveau la même erreur ; ils ne peuvent pas utiliser les erreurs du passé comme excuses et justifications pour les reproduire aujourd'hui, a souligné M. Wang, en se demandant si les Etats-Unis ont réellement l'intention de rééditer tous les méfaits et les sales coups de leur histoire.
Il a suggéré aux responsables politiques américains au pouvoir d'examiner attentivement les trois communiqués conjoints entre les deux pays, affirmant qu'ils sauront alors quel est le véritable statu quo dans le détroit de Taiwan et qui l'a modifié.