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Bénin/Le dernier espoir de Lomé de voir Madougou libérée, s’est effondré

Publié le lundi 8 aout 2022  |  Liberté
3ème
© aLome.com par Edem Gadegbeku
3ème édition du Dîner des Icônes centrée sur la promotion de deux femmes entrepreneures d`Afrique
Lomé, le 26 septembre 2015. Hôtel Sarakawa. ICON & Co.GROUP a honoré la ministre béninoise Reckya Madougou et la Togolaise Candide Bamezon-Leguede pour leur engagement respectif au profit de l`inclusion financière et l`entrepreunariat féminin en Afrique.
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«Hélas ! On s’habitue même à la prison ; on devient un hôte naturel de ces tristes demeures » (Jules Simon). Le dernier espoir de la Présidence togolaise de voir l’ancienne conseillère de Faure Gnassingbé, Reckya Madougou libérée, s’est effondré comme un château de cartes.

Patrice Talon est resté droit dans ses bottes et n’a pas fléchi. Emmanuel Macron n’a pas réussi à obtenir la libération de l’ancienne ministre béninoise. Incarcérée depuis 17 mois à la maison d’arrêt d’Akpro-Missérété, à la périphérie de Porto-Novo pour «financement de terrorisme», Reckya Madougou doit prendre son mal en patience. C’est l’utile conseil que lui a d’ailleurs prodigué le président béninois. «Personne n’est détenu pour son opinion politique. Mais les gens sont détenus pour avoir commis des crimes des délits dans le champ politique. Donc, il se pourrait que dans les temps à venir, dans mon temps ou après moi, que des actes de grâce ou d’amnistie soient pris en faveur de ces gens-là. C’est possible», a laissé entendre Patrice Talon.

Le sort de la belle amazone béninoise était pourtant la priorité de Lomé. Quelques semaines après son arrestation, la présidence togolaise avait enclenché un lobbying intense en vue de son élargissement. Plusieurs chefs d’Etat de l’espace communautaire avaient été sollicités afin qu’ils intercèdent auprès du palais présidentiel de Cotonou en faveur de la candidate à la présidentielle au Bénin. Même l’administration Biden avait été appelée à la rescousse. Sans succès.

Parallèlement aux chefs d’Etat de la région, des oligarques et des ténors du barreau s’étaient mobilisés pour la cause de Reckya Madougou. Emmanuel Macron était le joker que comptaient sortir les protecteurs de l’ancienne ministre pour obtenir sa libération. Mais Talon n’a pas cédé aux pressions.

Le dossier lui tiendrait particulièrement à cœur. Le président béninois n’aurait pas apprécié- c’est un euphémisme- les gros moyens financiers déployés par la conseillère de Faure Gnassingbé lors de la campagne électorale. Proche de plusieurs chefs d’Etat ouest-africains, elle avait d’ailleurs débarqué à Cotonou comme Zorro, confiante en sa victoire inéluctable au scrutin présidentiel. Un pays voisin a été soupçonné de constituer une base arrière pour l’opposante.

Dans certains milieux, on était convaincu qu’un coup tordu était préparé contre Patrice Talon. «Cette vaine tentative de déstabilisation avait une dernière fenêtre d’opportunité : le soulèvement du mardi 6 avril 2021, jour de fin de mandat officiel de Patrice Talon. Tout fut mis en œuvre à cet effet jusqu’aux discrètes cellules de crise dans plus qu’une capitale. Trouver des mécontents dans un pays comme le Bénin et leur faire rallier la rue, pour des saccages de certains biens publics et privés, n’est pas la chose la plus difficile à manigancer au Bénin», croient savoir certains.

Cependant, le confrère Africaintelligence.fr estime que ce sont les confidences sur les conditions du retour de Patrice Talon dans le pays en 2015 combinées aux moyens financiers dont disposait l’opposante pour sa campagne qui avaient scellé le sort de Reckya Madougou.

Ravalera-t-elle son orgueil et sa fierté pour solliciter une grâce présidentielle ? Jusqu’à preuve du contraire, seule cette alternative lui reste à exploiter, en toute humilité.

Médard AMETEPE
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