« Nos commensaux ont fait faux bond » (Madame de Sévigné)
Attendue le week-end dernier à Lomé, à
Kara et à Sokod, la star de la chanson congolaise Koffi Olomidé ne
donnera pas son spectacle dans le cadre de son contrat avec l’agence
AFROCOM, organisatrice de cette série de spectacles au Togo.
Vendredi déjà, l’information a fait le tour grâce à certains médias et Internet a rapidement pris le relais. « Je
suis allé chez lui à la maison. Je ne l’ai pas vu, pas plus que les
deux ou trois personnes du groupe qui l’attendaient aussi pour voyager
sur Lomé. Toutes les tentatives effectuées pour voir Koffi Olomidé sont restées vaines et je suis rentré à Lomé
», tels étaient les propos de Bienvenu Milagnawoe, le Directeur de
ladite agence qui annonce dans la foulée son intention de déposer une
plainte internationale pour escroquerie et violation de contrat contre
le chanteur congolais.
Soit dit en passant. Y-a-t-il lieu de
s’étonner de cette défection de Koffi Olomidé? Des signes avant-coureurs
faisaient planer une chape de doute sur la tenue effective de cette
série de concerts. Plusieurs fois – au moins trois fois – depuis
plusieurs mois, cet artiste a été annoncé. Et le concert a toujours été
avorté au dernier moment pour des raisons qui tiennent à peine la
route. Et jamais, le promoteur n’a eu la politesse d’expliquer
réellement et avec tout l’art de persuasion qui convenait à une telle
situation, ces reports répétés et finalement lassants. Subitement, l’on
ne sait par quel coup de théâtre, vinrent des affiches, des spots radios
et télés, etc. annonçant enfin Koffi Olomidé. Et voilà enfin de
compte….
L’on sait à quel point la réalité d’une
tournée artistique, dans le milieu du show-biz, demeure fragile et
fragmentée, surtout avec des artistes de la trempe de Koffi Olomidé. Ils
sont d’un tout autre caractère et c’est indéniable. Mais cela ne
saurait être une excuse pour un promoteur qui se veut professionnel.
Par-delà ces frasques connus chez ces
genres d’artistes, il faut rappeler que dans le cas typique de Koffi,
plusieurs affaires à son encontre sont pendantes devant des juridictions
en Europe. Par exemple courant 2012, il a été mis en examen en France
pour « viol sur mineures, séquestration, actes de barbarie en bande organisée et trafic d’êtres humains
». La même année, l’artiste a été accusé d’avoir roué de coups son
producteur Diégo Lubaki. La liste des plaintes contre Koffi est aussi
longue que celle de ses chansons à succès qui n’ont rien perdu de leur
superbe.
Mais, il faut inviter bien de promoteurs
togolais à se corriger. Plutôt que de s’investir jusqu’au dernier
pécule pour faire vaille que vaille tourner une méga star – très
inconstante – au Togo, il ne serait pas moins bénéfique d’investir
quasiment autant pour rendre visibles à l’extérieur, certains artistes
togolais qui le méritent bien. 18 millions de F CFA. C’est le montant
qu’AFROCOM affirme avoir dépensé, relativement à l’organisation. Dommage
! L’amère réalité du faux bond dans le show-biz a encore payé.
Ivan Xavier Pereira
liberte Hebdo
![](http://news.aLome.com/img_photos/M/koffi-olo.jpeg")
