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Football/Entretien avec Kaï Tomety, sélectionneure de l’équipe nationale féminine du Togo

Publié le mardi 30 aout 2022  |  CAF ONLINE
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© aLome.com par Edem Gadegbeku & K. T.
Les Eperviers Dames chutent lourdement 0-3 face au club champion 2022 du Ghana, Ampem Darkoa Ladies.
Lomé, le 17 juin 2022. Stage des Eperviers Dames. Stade de Kégué. Match amical dans le cadre des préparatifs de la CAN Dames Maroc 2022. Les Eperviers Dames chutent lourdement 0-3 face au club champion 2022 du Ghana, Ampem Darkoa Ladies. Les Eperviers Dames avaient entamé leur stage le 06 juin dernier à Lomé. Staff des Eperviers Dames du Togo: coach Kaï Tomety.
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Pour la première fois de son histoire, le Togo a participé du 2 au 23 juillet dernier à la Coupe d’Afrique des Nations Féminine TotalEnergies, Maroc 2022. Au micro de CAFOnline.com, la sélectionneure des Eperviers dames fait le bilan et évoque plusieurs aspects du jeu.


CAFOnline.com : Quel bilan sportif faites-vous de la première participation du Togo à la CAN Féminine TotalEnergies?

Kaï Tomety : Le bilan est passable. Sur les trois matchs Nous avons perdu deux matchs et un score nul. Cependant, notre jeu a largement progressé. La production des joueuses sur le terrain et la performance ont largement progressé au fil des matchs. Nous n’avons rien à regretter.

Pensez-vous que l’équipe aurait pu mieux faire?

On aurait pu faire mieux si on n’avait pas perdu d’entrée contre la Tunisie. Même un match nul aurait pu booster le mental et le moral des filles. Nous avons raté l’entrée en compétition et cela a eu un grand rôle sur la suite.

Participer à cette CAN a-t-elle changé la perception des Togolais sur le football féminin du pays ? Avez-vous vu des changements depuis votre retour?

Oui cette participation a considérablement changé la perception des gens sur le football féminin. Nous avons vu ça à notre retour au pays. Le public vient de plus en plus voir les matchs de championnat féminin et il y a aussi plus de motivation des joueuses dans les clubs. Je remarque aussi que dans les initiatives privées d’organisation de tournoi, on voit des matchs féminins en exhibition même pour les petites catégories.


L’un des objectifs de cette CAN TotalEnergies pour le Togo c’était aussi pour que des joueuses puissent taper dans l’oeil d’autres clubs plus huppés. Afi Woedikou a changé de club, mais êtes-vous optimiste pour d’autres filles ?

Toute compétition vend l’image des joueurs pour qu’ils puissent évoluer davantage. En effet, Woedikou, suite à ses prestations, va joueur au Racing Club de Strasbourg, Amiratou N’djambara et Odette Gnintegma aussi changent de club. Puis je sais que 4 autres joueuses discutent par rapport à de nouvelles destinations. C’est aussi cela participer à une compétition comme la CAN qui peut changer votre carrière ou lui donner un meilleur sens. Avec ça, on peut dire que cette participation a été positive.

Le niveau du championnat au Togo vous permet-il d’avoir une équipe très compétitive dans les prochaines années?

Pour avoir une équipe compétitive comme certaines de la sous-région, il faudra relever le niveau de notre championnat. Il faut arriver à catégoriser le championnat pour que les séniors aient leur compétition, que les U20 jouent entre elles ainsi que les U17. Si on a qu’une compétition pour toutes les catégories, cela fausse un tout petit peu les données.

Après avoir goûté à la CAN on a envie d’y retourner. C’est l’objectif du Togo pour 2024? Et comment pensez-vous y parvenir?

C’est très intéressant de jouer à ce niveau. On a appris, on a retenu beaucoup de leçons et cela a changé notre façon de penser et de travailler. Dorénavant, nous allons mettre en place une stratégie de travail. Nous avons une base de données des filles sélectionnables dans le championnat. Et en attendant la reprise de la saison, il faudra des stages et caler des matchs amicaux lors des dates FIFA pour garder notre noyau et avoir de la compétition avant les futures échéances officielles.



Quels seraient vos conseils pour la fédération pour rendre encore plus compétitive les filles au Togo ?

Comme je l’ai évoqué plus haut, il faudra organiser le championnat sénior, un championnat D2 pour les U20 et aussi tenir une compétition pour les U17. Il faut aussi commencer avec une politique au niveau des U15. Parce que le foot féminin comme masculin d’ailleurs, il faut commencer tôt pour avoir une véritable relève.

Vous étiez l’une des rares femmes entraîneurs à la tête des sélections au Maroc. A l’image du Togo où on voit beaucoup de coachs masculins à la tête des équipes féminines. Quelle est votre préférence ? Un homme pour entraîner les femmes ou une femme pour entraîner les femmes?

Je préfère une femme pour entraîner une équipe féminine. Au-delà de tout ce qui se passe lors des entrainements, la sensation des joueuses est un élément important au niveau des résultats pour une équipe féminine. Le corps masculin est différent de celui féminin. Quand une femme (ancienne joueuse de préférence) entraine des filles, il y a des ressentis quand on met en place des exercices ou des activités, les hommes n’arrivent pas à percevoir les sensations féminines. Notamment au niveau de la fatigue et des douleurs, les hommes ne vivent pas ça au même degré que les femmes. Autre chose important, la gestion de la menstruation.
C’est un élément très important pour la performance et les résultats. Quand un homme dirige les filles, ces dernières n’arrivent pas à se confier à ses entraîneurs hommes et cela créé des problèmes d’ambiance et de cohésion. Quand une fille a ses menstruations et vous mettez en places des exercices d’intensité, elle ne pourra pas faire, ou soit elle va tricher. Son entraîneur va penser qu’elle fait de la paresse et cela peut amener des disputes. Si c’est une femme à côté, elle comprend la menstruation, l’humeur de la femme pendant cette période et adapter ses entrainements en fonction. Voilà pourquoi personnellement je préfère qu’une femme entraîne une équipe féminine.

Et comment amener les femmes vers le coaching au Togo par exemple ?

Cela passera par une sensibilisation. Il y a beaucoup d’anciennes joueuses au Togo qui ont quitté le monde du football car elles ne voyaient pas d’avenir dans ce football. Aujourd’hui, cette participation a changé la perception, certaines reviennent à leurs crampons après des dizaines d’années d’absence, retrouvent de la motivation. Et je pense aujourd’hui c’est le tour de nos fédéraux d’encourager ces anciennes joueuses à aller vers les clubs pour avoir un rôle. Elles ont jouer au football et connaissent la discipline. Il leur faut une formation désormais.

D’un point de vue général, comment était le niveau de cette CAN?

Cette CAN a été relevée. Les indicatifs, c’est qu’il n’y a pas eu autant de score fleuve comme de par le passé, notamment dans les phases de groupes. Toutes les équipes ont montré de quoi elles étaient capables – même les néophytes. Cela montre encore une fois que le futur sera meilleur pour le football féminin en Afrique.
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