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Exploration de l’offshore togolais : Brouille entre le gouvernement et la société italienne ENI après la découverte d’importantes quantités de pétrole
Publié le jeudi 27 fevrier 2014  |  Liberté hebdo


© L’Union par DR
Damipi Noupokou, Ministre des Mines et de l’énergie


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Togo - . Au cœur du désaccord, les commissions exigées par les « commerçants » de l’exécutif togolais. Rien ne va entre le gouvernement togolais et la société nationale italienne des hydrocarbures, ENI, qui explore depuis 2010 les profondeurs des eaux territoriales du Togo pour déterminer s’il y a du pétrole. La pomme de discorde, les commissions exigées par les « commerçants » de l’exécutif après que les recherches ont abouti à la découverte d’importants gisements de pétrole dans les eaux du Togo.
Le 21 octobre 2010, le Président directeur général d’ENI, Scaroni Paolo, et le ministre togolais des Mines, Dammipi Noupokou ont signé deux contrats pour l’exploration et la production d’hydrocarbures offshore du Togo. Une signature qui était intervenue à l’époque à Kara où séjournait le chef de l’Etat togolais. « Sur le plan engagement, l’italien ENI a pris de l’avance par le fait qu’il est intéressé par les deux Blocs 1 et 2, pendant que les autres postulants ne sont préoccupés que par le 2 », avait justifié plus tard le gouvernement en conseil des ministres. De même, les offres proposées par ENI ont semblé convaincre les autorités togolaises.

La compagnie pétrolière italienne ENI, qui possède 100% des blocs d’exploration 1 et 2 situés dans le « Bassin du Dahomey », a terminé en juin 2012 sa première phase d’exploration qui, selon Andrea Marsanich, responsable d’ENI-Togo, confirme que « les études géologiques ont révélé l’existence d’or noir dans les blocs Oti 1 et Kara 1 ». « Il y a lieu d’être optimiste dans la mesure où les pays voisins, Bénin et Ghana, disposent de réserves substantielles dans la même zone », a-t-il ajouté. Des informations qui corroborent les propos tenus par le ministre des Mines, Dammipi Noupokou, dans une interview accordée le 21 décembre 2011 au site « republicotogo.com » : « En octobre 2010, nous avons signé un contrat de partage de production avec la société italienne ENI qui est chargée de faire la prospection en mer afin de savoir dans quelle mesure le Togo peut devenir un jour producteur de pétrole. Pendant trois mois, un bateau a sillonné nos côtés et a pu collecter toutes les informations nécessaires. C’est un travail très minutieux. A la fin de cette année et début 2012, la société va envisager la suite à donner si les premières études sont positives. Si elles le sont, cela ne signifie pas qu’ENI a trouvé du pétrole, cela veut dire que les premiers indices sont assez encourageants pour permettre d’effectuer un premier forage. C’est un investissement de 80 à 100 millions de dollars que le Groupe italien ne va pas faire à la légère. Il faut donc encore patienter quelques mois pour savoir si oui ou non, le Togo a du pétrole ».

Les résultats des études sur les blocs 1 et 2 de l’offshore togolais ont ouvert la voie de l’étape qui précède la production du pétrole, celle du forage des puits d’exploration du pétrole des deux blocs dénommés Oti 1 et Kara 1. Et en juin 2012, il a été annoncé, lors d’une audience publique organisée à Lomé par l’Agence nationale de gestion de l’environnement (ANGE), que les activités de forage seraient effectuées dans un délai de 60 et 90 jours et que les résultats seraient communiqués aux autorités togolaises à la fin de l’année 2012. Mais depuis, il n’y a plus de communication autour des recherches. Même la société ENI, présente dans 85 pays et cotée en bourse, s’est imposé la loi du silence sur ses recherches au Togo. Sur son site Internet, il n’y a que l’annonce de la signature des contrats de 2010 et l’audience que Faure Gnassingbé a accordée en juillet 2013 à son Président directeur général, Paolo Scaroni. Et comme il fallait s’y attendre, ENI-Togo est aujourd’hui victime de cette opacité voulue par les autorités togolaises.

En effet, plusieurs sources confidentielles révèlent que les recherches ont été concluantes et qu’il y a effectivement présence de quantités considérables de pétrole qui dépasseraient de loin celles du Ghana. On annonce une production de 30 000 barils par jour. Une fois informés de ces résultats, les démons de la voracité ont pris possession des « commerçants » de l’exécutif togolais qui se sont mis à réclamer leurs commissions avant le début de l’exploitation du pétrole. Une curieuse réclamation à laquelle les responsables d’ENI n’ont pas accédé, arguant qu’il fallait faire les choses dans la transparence pour ne pas être réprimandés par les Américains qui suivent de près leurs travaux. Mais le gouvernement n’en a cure et aurait menacé ENI de résiliation de contrat. Face à cette situation, les Italiens auraient exigé le remboursement de tous les frais qu’ils ont engagés dans ces recherches avant tout retrait. Ce à quoi se serait opposé le gouvernement qui n’entend plus poursuivre l’aventure avec ENI. Actuellement, le divorce serait consommé entre le gouvernement togolais et la société italienne. Dans ces conditions, il faut s’attendre encore à des sanctions contre le Togo qualifié d’« Etat voyou » par une source proche d’ENI.

C’est donc le lieu de dire aux élus du peuple qu’ils ont un rôle capital à jouer pour rompre la glace qui couvre le domaine des mines au Togo. Comme ils l’ont fait récemment en allant constater l’évolution des travaux à l’aéroport et au port de Lomé, ils se doivent de visiter la plateforme après avoir interpellé le ministre en charge des mines. Les choses ne doivent plus être comme avant. Affaire à suivre.

R. Kédjagni

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