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Budget alloué à l’armée togolaise : Une hausse qui foule aux pieds les prescriptions de la SCAPE
Publié le vendredi 28 fevrier 2014  |  Liberté hebdo


© Autre presse
Arthème Ahoomey-Zunu, le premier ministre togolais


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Togo - Si un Etat devrait faire planer l’omerta sur le budget de son armée, c’est bien les Etats-Unis d’Amérique. Mais hier, le Secrétaire d’Etat à la Défense a fait savoir que l’année prochaine, le pays réduira son effectif de plusieurs dizaines de milliers de soldats, de même que les frais d’armement, cure d’austérité oblige. Le Togo qui a atteint en 2010 le point d’achèvement de l’initiative PPTE, ne semble pas vouloir se conformer aux prescriptions de la Stratégie de croissance accélérée et de promotion de l’emploi (SCAPE) qui devrait acter la croissance du pays. Pendant que la première puissance du monde prévoit une réduction de ses dépenses militaires, Faure Gnasssingbé, lui, commande des patrouilleurs, recrute pour l’armée …

L’information est tombée hier matin, mais vu qu’elle n’arrange pas le régime de Faure Gnassingbé, rien n’a filtré là-dessus alors même que le chef d’Etat togolais sera l’hôte de Barack Obama en août prochain. Hier matin, Chuck Hagel, Secrétaire américain à la Défense a présenté les orientations budgétaires de son ministère pour 2015. Celles-ci, placées sous le signe de l’austérité, vont acter des réductions en effectifs et logistiques. Les forces spéciales seules connaîtront une légère augmentation. Ne dit-on pas que gouverner, c’est prévoir ?

Selon les informations mises à la disposition des citoyens américains et du monde, l’armée américaine passerait de 520.000 hommes à 440.000, soit une réduction de plus de 15% en 2015. La cure d’austérité devant engendrer des sacrifices, le gouvernement compte en demander à tous les corps d’armes. C’est ainsi que les prestations sociales du personnel du Pentagone vont également diminuer, par solidarité aux autres secteurs d’activité du pays. Mais évidemment, ce régime d’austérité de l’armée va se heurter à une sérieuse opposition du Congrès, notamment chez les Républicains toujours partisans d’une défense forte, une situation que ne craint pas Barack Obama, convaincu d’agir pour le bien des Etats-Unis et non pour le seul compte des Démocrates. Cette projection sur 2015 au pays de l’oncle Sam intéresse le Togo à plus d’un titre.
En effet, les 5 et 6 août prochains, Faure Gnassingbé, ainsi que 46 autres chefs d’Etat seront à Washington pour un sommet. Mais comment le gouvernement gère-t-il les dépenses publiques par rapport à la SCAPE censée donner un coup de pouce à la croissance ?

Lorsqu’on jette un coup d’œil sur le rapport sur l’état de mise en œuvre du programme d’action d’Istanbul, lequel rapport a sous-tendu la validation de la SCAPE le 19 septembre 2012 censée couvrir la période 2013-2017, le document national qui en est issu et qui trace une feuille de route au gouvernement et autres partenaires en développement, expose la vision du développement humain durable à moyen terme et propose un cheminement progressif vers l’atteinte des Objectifs du millénaire en développement (OMD). Le 13 décembre 2011, un Forum national d’orientation ayant regroupé plus de 200 représentants de différents départements ministériels et autres secteurs dont la société civile, avait conclu comme principaux objectifs du forum : mobiliser les parties prenantes en vue de l’appropriation du processus de la SCAPE ; susciter une compréhension commune des enjeux de développement économique et sociale que le Togo devra relever au cours des cinq (05) prochaines années ; procéder de façon participative aux choix des axes de la SCAPE.

Des comités sectoriels ont été formés dans divers domaines : Gouvernance politique et administrative; Justice, droits de l’Homme et sécurité; Défense; Gouvernance économique et capacités institutionnelles ; Agriculture et sécurité alimentaire ; Secteur privé et compétitivité ; Infrastructures de soutien à la croissance ; Eau, assainissement, environnement et cadre de vie; Education; Santé et VIH/SIDA ; Promotion et protection sociale, emploi. Selon toujours ce rapport d’Istanbul, la vision et les priorités de développement de la SCAPE indiquent qu’à long terme, l’ambition politique affirmée est d’amener le Togo à rejoindre d’ici 15 à 20 ans le peloton des pays émergents. Et pour atteindre ce but, la politique économique de 2013 à 2017 devrait jeter et consolider les bases pour l’émergence future du Togo. Pour cela, elle devra s’orienter vers de nouvelles priorités qui sont : accélération de la croissance ; emploi et inclusion ; renforcement de la gouvernance et réduction des disparités régionales et promotion du développement à la base. En plus, des axes stratégiques pour réaliser cette vision ont été ciblés : développement des secteurs à fort potentiel de croissance, renforcement des infrastructures économiques, développement du capital humain, de la protection sociale et de l’emploi, renforcement de la gouvernance, promotion d’un développement participatif, équilibré et équitable. Autant d’idées nobles qui, si elles sont appliquées avec en tête le bien-être des citoyens togolais, ont toutes les chances de remettre le pays sur les rails de la croissance. Mais à quoi assiste-t-on ?

Dans la première année d’exécution de la SCAPE, lors de la visite de Faure Gnassingbé en France, deux patrouilleurs dont les coûts d’acquisition n’ont jamais été communiqués aux citoyens, sont commandés sans aucune consultation. La même année, plus de 1000 militaires ont été recrutés et formés. La conséquence ? Le budget de la Défense nationale et des Anciens combattants est passé à 84.985.150.000 FCFA. En définitive, ce secteur non prioritaire selon la vision de la SCAPE, occupe 10,20% du budget 2014. A titre de comparaison, la santé de tous les citoyens de même que tous les centres de santé du pays occupent 147.035.951.000 FCFA, soit 17,65%. Le secteur de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche en charge de tous les étudiants de même que les deux universités du pays, bénéficient de 47.351.918.000 FCFA, soit 5,68% du budget total. Plus étonnant, 73.120.746.000 FCFA soit 8,78% pour l’Agriculture dont dépendent la majorité des Togolais et qui est censée réaliser des prouesses à la fin du PNIASA en 2016.

A l’aune de ces chiffres et eu égard à la situation géographique du Togo, il revient de se demander pour quels impératifs sécuritaires le budget de l’armée est si conséquent si ce n’est pas pour faire l’apologie d’un parti ? Aux Etats-Unis, le gouvernement n’a que l’intérêt des citoyens américains en tête. Reste à savoir quel intérêt poursuivent les autorités actuelles qui piétinent les prescriptions de la SCAPE au Togo. On sait seulement que l’élection présidentielle est pour 2015, et au Togo, toutes les voies pour assurer la victoire à l’actuel parti au pouvoir sont bonnes. Peu importent les dégâts collatéraux.

Abbé Faria

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